Guinée-Bissau : Arresté selon ses propres déclarations, Embaló reste étonnamment actif
- malikunafoninet
- il y a 6 jours
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« Je suis toujours là, et je continue de travailler. » Cette phrase, rapportée par plusieurs interlocuteurs joints dans la journée, résume l’étrange climat qui entoure la Guinée-Bissau depuis l’annonce, par Umaro Sissoco Embaló lui-même, de son arrestation. Selon les informations publiées par Jeune Afrique, le président sortant affirme avoir été interpellé mercredi 26 novembre aux alentours de midi, alors qu’il se trouvait dans son bureau au palais présidentiel.
Une arrestation autoproclamée au lendemain d’une élection contestée
L’annonce intervient à peine trois jours après la présidentielle du 23 novembre, lors de laquelle Embaló se disait vainqueur avec 65 % des voix sur la base de ses propres chiffres. Aucun résultat officiel n’avait encore été proclamé, alimentant un climat de tension politique dans un pays habitué aux crises institutionnelles.
Selon la version livrée à Jeune Afrique, des éléments armés auraient pénétré dans l’enceinte du palais, conduisant à l’interpellation du chef de l’État. Mais les zones d’ombre demeurent nombreuses : aucun communiqué militaire n’a confirmé l’opération, et les images du palais n’indiquent pas de mouvement inhabituel.
Malgré l’annonce de son arrestation, un président toujours joignable
L’un des éléments les plus surprenants de cette situation demeure la liberté de communication dont semble bénéficier Embaló. Alors qu’un coup d’État implique généralement une rupture totale de contact, le président sortant passe encore des coups de fil, rassure ses homologues de la région, échange avec des opérateurs économiques et répond aux médias internationaux. Plusieurs journalistes affirment même avoir obtenu des entretiens téléphoniques sans difficulté.
Cette accessibilité inhabituelle interroge : s’agit-il d’une arrestation partielle, symbolique ou simplement déclarative ? Embaló cherche-t-il par ce canal à maintenir une forme de légitimité politique ? Ou bien le rapport de force est-il encore en train de se jouer au sein des forces de sécurité ?
Une scène politique guinéenne plongée dans l’incertitude
La Guinée-Bissau, coutumière des coups d’État et renversements soudains, traverse peut-être une nouvelle crise institutionnelle, mais ses contours restent flous. Les partenaires régionaux suivent la situation avec prudence, tandis que la population reste suspendue aux informations diffusées au compte-gouttes.
Les prochaines heures devraient permettre d’éclaircir la réalité du pouvoir à Bissau : confirmation de l’arrestation, communiqué militaire, réaction de la Cédéao ou nouvel épisode dans un bras de fer politique qui ne fait peut-être que commencer.
Source Jeune Afrique.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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