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Gabon : la finance désormais réservée aux nationaux

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« Les dirigeants de nos banques doivent être des Gabonais », a tranché le gouvernement dans un communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres du 8 septembre. Cette décision, qui impose que les postes de direction des banques, des établissements financiers et des sociétés de microfinance soient exclusivement occupés par des ressortissants gabonais, marque un tournant dans la stratégie économique du pays.

 

Sous l’impulsion du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le Gabon affiche clairement sa volonté de renforcer la souveraineté nationale sur un secteur jugé stratégique. L’objectif est d’éviter que les centres de décision économiques échappent à l’influence directe des nationaux et de promouvoir une élite financière locale capable de piloter le développement du pays.

 

Mais cette orientation soulève déjà un débat plus large : s’agit-il d’un sursaut nationaliste ou d’une nouvelle étape dans la quête panafricaine d’émancipation économique ? Certains analystes estiment que la mesure pourrait renforcer la confiance dans le système bancaire en rapprochant les dirigeants des réalités locales. D’autres redoutent au contraire que l’exclusion systématique d’étrangers n’entraîne une raréfaction de l’expertise internationale et complique l’intégration régionale.

 

Le Gabon n’est pas isolé dans ce choix : plusieurs États africains, ces dernières années, ont adopté des mesures similaires pour protéger certains secteurs stratégiques. Reste à savoir si cette politique contribuera à dynamiser l’économie nationale ou si elle freinera les investissements étrangers.

 

Au-delà des frontières gabonaises, la décision risque de relancer la discussion, toujours sensible, entre nationalisme économique et panafricanisme, deux visions souvent complémentaires mais parfois contradictoires.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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