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Financement public des partis : la Cour suprême lance un audit sur 25 ans de gestion politique

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Dans un tournant inédit de la refondation politique au Mali, la Section des comptes de la Cour suprême vient d’annoncer l’ouverture d’un audit sur le financement public des partis politiques, couvrant la période de 2000 à 2025. Une initiative qui fait suite à la dissolution officielle de toutes les formations politiques et vise à faire la lumière sur l’utilisation de fonds publics durant les 25 dernières années.

 

Bamako, juin 2025 – « Les partis politiques doivent désormais rendre compte. L’argent public utilisé au nom de la démocratie ne peut rester sans contrôle », commente un magistrat de la Section des comptes, à l’issue de la déclaration diffusée sur la télévision nationale. Une exigence de transparence qui s’inscrit dans le nouveau cap de refondation institutionnelle adopté par les autorités maliennes.

 

Selon les termes de l’annonce, les dirigeants des partis dissous sont sommés de déposer, d’ici le 30 juin 2025, tous les documents comptables justifiant l’usage des ressources publiques reçues entre juillet 2000 et mai 2025. États financiers, journaux de caisse, relevés bancaires, pièces justificatives des dépenses : tout sera passé au peigne fin par les juges financiers.

 

Cette mesure fait suite aux recommandations des dernières Assises de la refondation, qui avaient plaidé pour l’audit intégral de l’aide publique aux partis. Rappelons que depuis 2005, l’État malien consacrait 0,25 % de ses recettes fiscales au financement de l’activité politique, sur la base de critères comme le nombre d’élus ou la participation électorale. En 2018, cette aide s’élevait à près de 2,7 milliards de francs CFA, répartie entre 64 partis sur les 75 ayant postulé.

 

Mais cette même année marquait aussi le début d’une contestation populaire sur l’opacité de cette manne budgétaire. Faute de justification régulière et de résultats tangibles, le versement de l’aide a cessé depuis, alimentant une défiance grandissante à l’égard de la classe politique.

 

Aujourd’hui, avec la dissolution des partis et associations politiques, l’audit engagé par la Cour suprême vise à solder les comptes du passé et à refermer un chapitre de la vie politique malienne. Reste à savoir si cet exercice de vérité permettra réellement de redonner confiance à une opinion publique de plus en plus exigeante en matière de bonne gouvernance.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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