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Enlèvement d’Alou Badara Sacko : des experts de l’ONU interpellent Bamako sur les violations des droits humains

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« L’affaire Sacko n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans une tendance inquiétante de répression de la société civile au Mali », alertent plusieurs experts indépendants des Nations Unies dans une communication adressée aux autorités maliennes.

 

Un mois après l’enlèvement brutal à Bamako d’Alou Badara Sacko, figure connue de la société civile malienne, l’ONU hausse le ton. Dans une lettre datée du 14 avril, rendue publique récemment, sept experts onusiens demandent au gouvernement malien des explications claires sur les circonstances de cette disparition forcée et sur l’inaction des autorités face à la récurrence de tels actes.

 

Selon les informations rapportées, Sacko, porte-parole du mouvement « Touche pas à Mon Argent », aurait été intercepté le 14 mars dernier, vers 18h, alors qu’il quittait une réunion à Bamako-Coura. Poursuivi par un véhicule gris sans plaques, il aurait été extrait de sa voiture par des hommes cagoulés, en civil et armés, au niveau du rond-point de la Liberté, à proximité du ministère de l’Éducation nationale. Il ne réapparaîtra que le 24 mai, sans explication officielle.

 

Les experts pointent du doigt des agents présumés des services de renseignement maliens, notamment de l’ANSE. Ce type d’opération, selon eux, reflète un climat de plus en plus fermé à la liberté d’expression au Mali, où les défenseurs des droits humains, les journalistes et les leaders associatifs sont régulièrement ciblés.

 

Tortures, silence et absence de justice

 

L'ONU évoque aussi des allégations de mauvais traitements et de tortures infligés à des victimes lors de leur détention au secret. À leur libération, la peur des représailles les pousserait au silence. Les autorités, quant à elles, seraient restées sourdes aux alertes répétées de la presse, des familles et des ONG, sans ouvrir d’enquête ni engager de poursuites.

 

La communication est signée par des experts de renom, dont la Rapporteuse spéciale sur la torture, Alice Jill Edwards, et Gabriella Citroni, présidente du groupe de travail sur les disparitions forcées.

 

Pour la communauté internationale, cette affaire risque de ternir davantage l’image des autorités maliennes déjà sous surveillance. Les regards restent désormais tournés vers Bamako, où une réponse officielle est attendue.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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