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Diomaye–Sonko : un recentrage stratégique pour contenir la fronde interne

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« Nous avons traversé des moments difficiles, mais la confiance reste entière. »

Cette phrase, rapportée par un cadre présent lors de la réunion du Bureau politique de Pastef, résume l’esprit du geste posé par le président Bassirou Diomaye Faye. Après plusieurs semaines de crispations et de soupçons de rupture entre les deux figures majeures de l’exécutif, la rencontre organisée au sommet de l’État a agi comme un signal de désescalade dans une majorité fragilisée.

 

Un face-à-face pour dissiper les doutes

 

En conviant les responsables de Pastef, le chef de l’État a voulu clarifier directement la nature de sa relation avec Ousmane Sonko, alors que des voix internes évoquaient une divergence stratégique liée aux derniers arbitrages politiques. Selon plusieurs participants, Diomaye Faye a insisté sur la solidité du tandem qu’il forme avec son Premier ministre, rappelant que leurs échanges n’avaient « jamais été interrompus » et qu’une coordination renforcée était désormais prévue.

 

Ce rendez-vous intervient au moment où Sonko, revenu plus tôt que prévu à la Primature, tente de rétablir une dynamique institutionnelle après les remous du remaniement. Une manière d’afficher, à travers les actes, une continuité de gouvernance.

 

Mimi Touré, le point d’embrasement d’un malaise latent

 

L’origine de la tempête est connue : la nomination d’Aminata « Mimi » Touré à la tête de la Conférence des leaders de la coalition « Diomaye Président ». Un choix assumé personnellement par le Président, qui vante l’expérience de l’ancienne cheffe du gouvernement, mais qui a été accueilli avec prudence, voire défiance, par une partie de Pastef.

 

Des cadres du parti ont dénoncé un processus « trop vertical », estimant que cette décision ne reflétait ni l’équilibre politique interne ni les attentes de la base militante. L’affaire a pris une dimension symbolique lorsque Mimi Touré a quitté, en silence, le groupe WhatsApp de la structure — un geste simple mais politiquement lourd, rapidement suivi par d’autres responsables. D’après plusieurs sources internes, elle envisagerait d’ailleurs la mise en place d’un cadre politique parallèle destiné à clarifier son positionnement.

 

Un exécutif à la recherche d’une cohésion retrouvée

 

Face à cette contestation inédite, Bassirou Diomaye Faye défend une volonté de relancer une coalition qu’il juge « à bout de souffle » ces derniers mois. Pour le Président, redonner de la vigueur à l’attelage majoritaire passe par une redistribution des rôles et l’intégration de profils considérés comme capables de structurer l’action gouvernementale.

 

Pour autant, la réaction de Pastef a mis en lumière la fragilité d’un équilibre qui, depuis l’arrivée au pouvoir, semblait acquis. Le parti, pilier idéologique de la coalition, a montré qu’il restait vigilant face à toute décision perçue comme une remise en cause de son influence.

 

Vers une sortie durable de la crise ?

 

Si les tensions ne sont pas totalement dissipées, le rapprochement public entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko constitue un moment charnière. En réaffirmant leur unité dans la tourmente, les deux hommes veulent croire qu’ils peuvent stabiliser une majorité bousculée, tout en rassurant leur base.

 

Reste désormais à observer si ce réajustement suffira à contenir les ambitions concurrentes et à rétablir la confiance au sein de l’alliance. La prochaine réunion de la coalition, où les premières décisions issues de ce « rattrapage politique » seront évaluées, donnera une indication précieuse sur l’évolution de cette séquence.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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