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Côte d’Ivoire : l’opposition dénonce une dérive autoritaire après l’arrestation de treize militants du PDCI

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« On veut faire taire l’opposition avant même le début de la campagne », s’indigne Me Sosthène Touré, avocat des treize membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) récemment arrêtés.

 

Treize militants du parti de Tidjane Thiam, figure majeure de l’opposition ivoirienne, ont été interpellés puis inculpés pour « complot contre l’État » et « troubles à l’ordre public ». Des accusations graves que le PDCI qualifie de manœuvre politique, à quelques semaines d’un scrutin présidentiel sous haute tension.

 

Une marche interdite, point de départ d’une crise

 

Selon les informations recueillies auprès de la défense, les arrestations seraient liées à la préparation d’une marche d’opposition prévue le 4 octobre à Abidjan, organisée conjointement avec le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. Placée sous le thème « Pour la démocratie, la justice et la paix », la manifestation avait été interdite par les autorités, invoquant des risques de trouble à l’ordre public.

 

Malgré cette interdiction, les organisateurs avaient annoncé un report au 11 octobre — une initiative jugée « illégale » par le gouvernement. C’est dans ce contexte que les militants ont été arrêtés et placés sous enquête de la cellule antiterroriste.

 

Des poursuites jugées politiques

 

Pour le PDCI, il ne fait aucun doute que cette affaire vise à intimider l’opposition. « Embastiller des militants pacifiques, c’est une façon d’envoyer un message avant la présidentielle », estime Jean-Chrysostome Blessy, député et avocat du parti.

 

Les autorités, de leur côté, assurent que les arrestations relèvent d’une procédure judiciaire classique, sans lien avec les activités politiques des personnes concernées.

 

Une élection sous tension

 

Ces interpellations surviennent alors que la Commission électorale et le Conseil constitutionnel ont rejeté les candidatures de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. Les deux leaders ont été radiés de la liste électorale, l’un pour des raisons de nationalité, l’autre à cause d’une condamnation judiciaire.

 

Le climat politique s’envenime à mesure que s’approche l’élection. L’opposition accuse le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, de chercher à briguer un quatrième mandat en contournant la Constitution. Le gouvernement, lui, se réfère à la réforme constitutionnelle de 2016, qui aurait, selon lui, « remis les compteurs à zéro ».

 

Une opposition fragilisée mais combative

 

Privé de ses deux figures les plus emblématiques, le camp opposé au pouvoir tente de maintenir la mobilisation. Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou restent en lice pour affronter le président sortant.

 

Mais ces arrestations risquent d’accentuer le sentiment d’asphyxie politique. Dans les quartiers populaires d’Abidjan, les appels à la « résistance démocratique » se multiplient, tandis que le silence du ministère de la Justice entretient le flou sur les véritables motivations du pouvoir.

 

Une tension politique qui s’installe

 

À mesure que la présidentielle approche, chaque incident prend une dimension nationale. Les observateurs craignent que cette affaire ne marque le début d’une nouvelle phase de crispation politique, dans un pays encore hanté par les crises électorales du passé.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

 

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