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Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara largement en tête avec 89,77 % des voix

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La Commission électorale indépendante (CEI) a dévoilé, le 27 octobre, les résultats provisoires de la présidentielle ivoirienne. Sans surprise, le président sortant Alassane Ouattara arrive très largement en tête, avec 89,77 % des suffrages exprimés, loin devant ses adversaires. Une victoire écrasante qui, sous réserve de validation par le Conseil constitutionnel, lui ouvrirait la voie vers un quatrième mandat consécutif à la tête du pays.

 

À 83 ans, le chef de l’État s’impose encore comme la figure dominante du paysage politique ivoirien. Soutenu par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti majoritaire solidement implanté sur tout le territoire, Ouattara consolide son assise dans un contexte de participation modérée : 50,10 %, selon la CEI, contre 53,90 % en 2020.

 

Une opposition dispersée et affaiblie

 

Face à lui, une opposition morcelée. Jean-Louis Billon, représentant du Congrès démocratique (CODE) et dissident du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), se classe deuxième avec 3,09 % des voix. Il devance Simone Ehivet Gbagbo (2,42 %), Ahoua Don Mello (1,97 %) et Henriette Lagou (1,15 %).

Avant même l’annonce officielle, Jean-Louis Billon avait reconnu la victoire de Ouattara, lui adressant publiquement ses félicitations.

 

L’absence de consigne de vote des deux grandes figures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, a pesé sur la mobilisation. Les partisans de ces leaders, restés en retrait après une campagne tendue ayant fait quatre morts et plus de 700 arrestations, ont largement déserté les urnes. Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Gbagbo a dénoncé une « confiscation du pouvoir par la force » et exigé la tenue d’un nouveau scrutin, appelant la communauté internationale à réagir.

 

Tensions localisées dans l’Ouest

 

Malgré un vote globalement calme, des incidents ont été signalés dans plusieurs localités de l’ouest du pays, notamment dans les régions du Haut-Sassandra, du Gôh et du Bas-Sassandra, fiefs historiques de Laurent Gbagbo.

À Mama, son village natal, le vote a même été empêché. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), principal organe d’observation, a confirmé quelques affrontements isolés, tandis que le PPA-CI évoque huit morts, dont certains à Grand-Nahio et Niamayo.

L’AFP rapporte également un décès et vingt-deux blessés à Gadouan, mais les autorités ivoiriennes n’ont, pour l’heure, publié aucun bilan officiel.

 

Une victoire attendue mais controversée

 

Cette élection, sans véritable suspense, se distingue toutefois par une stabilité relative comparée à celle de 2020, marquée par 85 morts et plus de 480 blessés lors des violences postélectorales.

Cette fois, un dispositif sécuritaire exceptionnel de 44 000 hommes a permis d’éviter une flambée de violences d’envergure nationale.

 

Si la validation des résultats par le Conseil constitutionnel ne fait guère de doute, la question de la légitimité politique d’Alassane Ouattara continue d’agiter les débats. Pour beaucoup, le président ivoirien devra désormais convaincre au-delà de son camp et relever le défi d’une réconciliation nationale encore inachevée.

 

Source Jeune Afrique

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

 

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