Crise à Madagascar : Paris plaide pour une transition civile et inclusive
- malikunafoninet
- 17 oct.
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« La mobilisation de la jeunesse doit être entendue », a insisté Pascal Confavreux, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. À Paris, la crise politique qui secoue Madagascar depuis le 14 octobre suscite une vive préoccupation. Après l’annonce par le colonel Michael Randrianirina de la prise de pouvoir du CAPSAT, la France appelle au respect de la légalité constitutionnelle et à une transition ouverte à toutes les forces vives du pays.
Un coup de force qui ravive les tensions
La scène politique malgache traverse une nouvelle tempête. Dans la capitale, Antananarivo, des milliers de manifestants réclament depuis plusieurs jours la fin de la corruption et le départ des élites jugées déconnectées des réalités du peuple. L’armée, à travers le CAPSAT, a profité de ce contexte explosif pour s’emparer du pouvoir, entraînant la suspension immédiate de Madagascar des instances de l’Union africaine pour « changement anticonstitutionnel de gouvernement ».
Face à ce bouleversement, la SADC et la Commission de l’océan Indien ont offert leur médiation, craignant une dérive autoritaire ou une reprise des violences.
Paris prône un retour rapide à la légalité
Interrogé lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole du Quai d’Orsay a affirmé que la France « suit avec la plus grande attention » l’évolution de la situation. Paris a exprimé sa solidarité avec les victimes des troubles récents et a exhorté les nouvelles autorités à « rétablir sans délai l’ordre constitutionnel ».
« La transition engagée doit associer pleinement les civils », a-t-il ajouté, rappelant l’attachement de la France à une démocratie inclusive et à la prise en compte des aspirations légitimes du peuple malgache.
Une jeunesse en première ligne
Symbole de ce tournant politique, la jeunesse malgache se dresse désormais comme acteur central du changement. En ligne comme dans les rues, elle réclame une nouvelle ère de transparence et de justice sociale. Pour Paris, ce mouvement traduit une « prise de conscience politique forte » qu’il faut accompagner plutôt que réprimer. La diplomatie française encourage ainsi les parties prenantes à intégrer cette énergie citoyenne dans un cadre institutionnel stable et respectueux de l’État de droit.
Soutien à la médiation régionale
La France a également réaffirmé sa disponibilité pour soutenir les démarches entreprises par l’Union africaine et ses partenaires régionaux. « Nous nous tenons aux côtés de la SADC, de l’Union africaine et de la COI », a précisé Pascal Confavreux, soulignant que la solution à cette crise doit venir d’un dialogue africain fondé sur la coopération et la paix.
Le départ incertain du président Rajoelina
Alors que le président sortant Andry Rajoelina a quitté le territoire malgache, la question du leadership de la transition reste en suspens. Ni la durée ni les modalités du processus n’ont encore été définies. Pour l’heure, la communauté internationale observe avec prudence, dans l’attente de signaux clairs sur le respect de la légalité et la participation des civils au nouveau cadre politique.
Un tournant décisif pour la Grande Île
Entre aspirations démocratiques et risque d’enlisement militaire, Madagascar se trouve à la croisée des chemins. Les semaines à venir diront si cette transition forcée débouchera sur une refondation politique durable ou sur une nouvelle impasse institutionnelle.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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