Coup de théâtre à la CEDEAO : Julius Maada Bio élu, Diomaye Faye défait
- malikunafoninet
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« Je félicite le président Maada Bio et l'encourage à renforcer l’unité de notre organisation », a déclaré Bassirou Diomaye Faye, après une défaite aussi inattendue que retentissante.
Annoncé grand favori, le président sénégalais a vu ses ambitions s’effondrer à Abuja lors de la 67ᵉ session de la CEDEAO. À la surprise générale, c’est le Sierra-léonais Julius Maada Bio qui a été porté à la tête de la Commission. Une issue qui bouleverse la logique diplomatique habituelle, où l’alternance entre zones francophones et anglophones faisait foi. À Dakar, l’amertume est palpable, qualifiée de « gros ratage diplomatique » par Le Quotidien, après un premier revers à la BAD.
Cette défaite symbolise la fragilité croissante de la CEDEAO, déjà secouée par le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Leur retrait affaiblit le poids francophone, désormais réduit à cinq États – sans compter la Guinée suspendue – face à un bloc anglophone et lusophone solidifié, en partie sous l’influence du président nigérian Bola Tinubu.
Autre fait marquant : l’absence remarquée de figures régionales majeures, comme Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé. En toile de fond, des enjeux de légitimité liés à des projets controversés de prolongation de mandat, en contradiction avec le thème du prochain mandat de la CEDEAO : le renforcement de la démocratie.
Quant au nouveau président de la Commission, Julius Maada Bio, son profil interroge. Ancien putschiste, sa trajectoire politique pourrait, pour certains, faciliter un dialogue avec l’AES. Mais sa gouvernance contestée, marquée par des élections peu transparentes et des scandales liés au narcotrafic, jette une ombre sur sa capacité à incarner le renouveau.
La CEDEAO, qui célébrait son cinquantenaire, entame un nouveau cycle sur des bases fragiles.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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