Commémoration de Thiaroye : le Mali ravive la mémoire des Tirailleurs à Dakar

« Ils reposent dans nos mémoires comme des sentinelles de la dignité africaine », confie un proche du dossier à propos des Tirailleurs sénégalais, dont le massacre de Thiaroye reste l’une des pages les plus douloureuses de l’histoire militaire. Le Mali prendra part, ce 1ᵉʳ décembre 2025 à Dakar, à la commémoration du 81ᵉ anniversaire de cette tragédie, à l’invitation du président sénégalais.

Selon le Ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, officiellement convié à la cérémonie, a délégué le Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué pour le représenter. Celui-ci conduira la délégation malienne, composée notamment du Général de Division Ibrahim Fanè, Président de la Commission nationale d’intégration, de la Cheffe de Cabinet Azahara Haïdara et du Lieutenant Oumar Diakité.

Un devoir de mémoire partagé entre Dakar et Bamako

Organisée par les autorités sénégalaises, la commémoration entend rappeler les événements de 1944 à Thiaroye, où des Tirailleurs – parmi lesquels de nombreux Maliens – furent exécutés après avoir réclamé leur dû. Longtemps passé sous silence, cet épisode fait désormais partie des grands moments de réflexion sur le sacrifice des soldats africains enrôlés dans l’armée coloniale.

Un programme empreint de recueillement

Les délégations étrangères et les pays partenaires participeront à plusieurs activités hautement symboliques :

–     Cérémonie de recueillement ;

–     Dépôt de gerbes au Cimetière de Thiaroye ;

–     Visite d’une exposition consacrée aux Tirailleurs ;

–     Photo officielle de famille.

Chaque étape vise à honorer la mémoire de ces hommes dont le courage et la loyauté demeurent un repère pour les nouvelles générations.

Un signal diplomatique fort

Au-delà de l’hommage, la présence malienne traduit sa volonté de préserver la mémoire des anciens combattants, un volet essentiel de sa politique de réconciliation nationale. Elle renforce également les liens de fraternité qui unissent le Mali et le Sénégal, dans un contexte régional où la coopération reste fondamentale.

Transmettre la paix à travers la mémoire

Alors que le Mali poursuit ses efforts de stabilisation, ce geste mémoriel rappelle que la paix se construit aussi en reconnaissant les sacrifices du passé.

Les autorités l’assurent : la mémoire des Tirailleurs restera un pilier des initiatives de cohésion nationale.

La cérémonie de Dakar pourrait ainsi ouvrir de nouvelles perspectives de coopération mémorielle entre les deux pays, afin que, comme le souligne le ministère, « pour la paix, aucun sacrifice ne soit de trop ».

Oura KANTE

Malikunafoni