Choléra au Soudan : une épidémie meurtrière dans un pays ravagé par la guerre
- malikunafoninet
- 28 juil.
- 2 min de lecture

Alors que le conflit armé continue de ravager le Soudan, une épidémie de choléra sans précédent endeuille le pays, mettant à nu l’effondrement du système sanitaire national.
Plus de 2 300 morts et plus de 91 000 cas recensés en l’espace d’un an : ce sont les chiffres alarmants communiqués cette semaine par les autorités sanitaires soudanaises, révélant l’ampleur de la crise sanitaire qui frappe le pays. Le choléra, maladie pourtant évitable et traitable, trouve un terrain fertile dans un pays dont les structures de santé sont à genoux, minées par les effets directs du conflit qui déchire le Soudan depuis avril 2023.
Des foyers d’infection dans les États du Darfour
Entre le 12 et le 18 juillet, les services sanitaires ont identifié plus de 1 300 nouveaux cas répartis dans plusieurs régions, avec une concentration inquiétante dans l’État du Nord Darfour, notamment dans la localité de Tawila, qui enregistre à elle seule 519 cas en une semaine. Dans l’État voisin du Sud Darfour, c’est Bileil qui déplore le plus grand nombre de décès liés à l’épidémie.
Le choléra n’est cependant pas le seul danger sanitaire : le pays fait également face à la résurgence d’autres maladies hydriques et vectorielles comme le paludisme et la dengue, dans un contexte aggravé par les inondations et la saison des pluies.
Des structures de santé hors service
La guerre opposant les forces régulières soudanaises aux paramilitaires des Forces de soutien rapide a détruit une grande partie des infrastructures médicales. Selon les estimations, près de 80 % des établissements de santé situés dans les zones de conflit ne sont plus en mesure de fonctionner, et plus de 250 hôpitaux ont dû fermer leurs portes. Cette désintégration du système sanitaire complique considérablement la lutte contre l’épidémie et empêche un accès rapide aux soins pour les populations affectées.
Une alerte humanitaire mondiale
Face à cette catastrophe sanitaire, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) souligne que la conjugaison des épidémies, des déplacements massifs et des aléas climatiques crée un contexte d’urgence extrême, où les besoins humanitaires dépassent largement les capacités de réponse.
Dans un pays où plusieurs millions de personnes sont déplacées et où les services de base sont pratiquement à l’arrêt, le choléra devient le reflet d’un drame plus large : celui d’un peuple pris en étau entre la guerre et la maladie, dans un silence international de plus en plus pesant.
Alors que la communauté humanitaire tente de maintenir une présence minimale, la population soudanaise continue de payer un lourd tribut à un conflit sans fin.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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