CEDEAO-AES : Une troïka pour gérer un divorce sans rupture
- malikunafoninet
- 30 juin
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« Nos portes leur restent ouvertes pour l’unité, la solidarité et la vision commune de l’avenir », a lancé Bola Ahmed Tinubu, président sortant de la CEDEAO, lors du sommet d’Abuja le 22 juin 2025.
C’est désormais acté : le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO est effectif depuis janvier 2025. Mais face à cette rupture inédite, l’organisation ouest-africaine entend garder le contrôle. À Abuja, les chefs d’État de la CEDEAO ont mis en place une troïka ministérielle, appuyée par un négociateur en chef et le président de la Commission, pour piloter les discussions post-retrait.
La mission de ce trio diplomatique est claire : assurer une séparation encadrée, préserver les droits des ressortissants ouest-africains vivant dans les pays de l’AES, maintenir les engagements bilatéraux existants, et anticiper les retombées économiques et sécuritaires de cette scission.
Pendant ce temps, l’Alliance des États du Sahel (AES), créée en 2023, poursuit son affirmation. Depuis l’adoption de son cadre confédéral en juillet 2024, elle a mis en place un arsenal symbolique — hymne, drapeau, passeport commun — et s’est imposée comme le remplaçant de fait du G5 Sahel.
Si les deux blocs sont désormais institutionnellement distincts, le principe de libre circulation des personnes et des biens a été préservé, signe d’un pragmatisme partagé de part et d’autre. Un canal de dialogue reste aussi ouvert : après la rencontre du 22 mai à Bamako entre ministres de l’AES et Commission de la CEDEAO, la mise en place de cette troïka marque une nouvelle phase, celle d’un divorce géré, mais sans animosité affichée.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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