Burkina Faso – ONU : un échange franc entre Ouagadougou et New York

« Tant qu’on ne les nomme pas, ils continueront leur forfait. » Devant la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohamed, le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo n’a pas mâché ses mots sur la question du terrorisme. La rencontre, tenue mardi soir à New York en marge de la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU, a été marquée par un ton de franchise assumée.

Le chef du gouvernement a présenté un état des lieux détaillé de la situation au Burkina Faso, insistant sur les efforts du pays en matière de sécurité et de développement, sous l’impulsion du Président du Faso. Parmi les avancées mises en avant : la rupture d’accords jugés déséquilibrés avec l’ancienne puissance coloniale, des réformes budgétaires visant une gestion plus rigoureuse des finances publiques et une mobilisation accrue des ressources internes pour réduire la dépendance extérieure.

Sur le terrain sécuritaire, le Premier ministre a dénoncé l’attitude de certains États accusés d’alimenter le terrorisme tout en se posant en promoteurs de paix à la tribune internationale. Ce discours, inhabituellement direct, illustre la volonté de Ouagadougou de replacer la vérité et la souveraineté au cœur des débats mondiaux.

Concernant la coopération avec l’ONU, Rimtalba Ouédraogo a réaffirmé que son pays reste disposé à travailler avec l’organisation, à condition que les priorités nationales soient pleinement respectées. Amina Mohamed, pour sa part, s’est dite prête à renforcer ce partenariat et a accueilli favorablement l’idée d’une visite prochaine au Burkina Faso, invitation que le Premier ministre a confirmée.

Cet entretien, perçu comme un pas supplémentaire vers un dialogue plus sincère, ouvre la voie à une collaboration renouvelée entre le Burkina Faso et les Nations Unies, dans un contexte régional marqué par de vives tensions mais aussi par des aspirations de souveraineté.

Oura KANTÉ

Malikunafoni