Burkina Faso : la libération de deux journalistes relance le débat sur la liberté de la presse
- malikunafoninet
- 19 sept.
- 2 min de lecture

« On les croyait perdus à jamais », confie un proche, la voix encore tremblante. Après plus d’un an de silence forcé, Alain Traoré, rédacteur en chef d’Omega Média, et Adama Bayala, chroniqueur de la télévision BF1, ont été relâchés à Ouagadougou. Amaigris mais vivants, ils ont pu retrouver leurs familles dans la nuit, mettant fin à une disparition qui avait plongé leurs proches dans l’angoisse.
Un an de disparition dans l’ombre
Les deux journalistes avaient été enlevés en juin et juillet 2024, dans des circonstances jamais clarifiées. Leur nom figurait parmi ceux de reporters réquisitionnés par les autorités de transition, au nom de la mobilisation générale contre les groupes armés. Mais derrière cette justification officielle, de nombreuses voix y voient une stratégie visant à faire taire les critiques.
Des réquisitions qui inquiètent
Depuis plusieurs mois, le régime du capitaine Ibrahim Traoré est accusé d’instrumentaliser les réquisitions militaires. En octobre dernier, le pouvoir avait reconnu avoir mobilisé certains journalistes, dont Alain Traoré, pour les envoyer sur le terrain militaire. Des organisations de défense de la presse, comme Reporters sans frontières (RSF), dénoncent une dérive qui réduit l’espace d’expression et fragilise encore plus une presse déjà exposée aux menaces jihadistes.
L’affaire Atiana Serge Oulon, symbole des pressions
Malgré la joie suscitée par cette double libération, un nom reste sur toutes les lèvres : celui d’Atiana Serge Oulon. Le directeur du journal L’Évènement est toujours détenu depuis juin 2024, après avoir révélé un scandale de détournement de 400 millions de francs CFA impliquant un officier supérieur. RSF réclame sa libération immédiate, estimant que ces pratiques « n’auraient jamais dû exister ».
Une presse sous pression permanente
Entre les menaces des groupes armés et les restrictions imposées par les autorités de transition, le métier de journaliste au Burkina Faso se vit désormais sous haute tension. Des reporters réduits au silence, des militants civils inquiétés et même des militaires accusés de complot complètent ce climat de répression. La libération d’Alain Traoré et d’Adama Bayala représente un souffle d’espoir, mais elle ne saurait masquer la persistance d’atteintes graves à la liberté d’informer.
L’opinion publique et la communauté internationale attendent désormais un geste fort : la libération de tous les journalistes encore détenus dans le pays.
Malikunafoni










































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