Burkina Faso : Ibrahim Traoré trace la voie d’une souveraineté militaire et industrielle
- malikunafoninet
- 29 sept.
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« Je n’ai pas peur. Parce que j’ai confiance en vous tous. » C’est par ces mots que le capitaine Ibrahim Traoré a résumé sa vision de la défense nationale, dimanche 28 septembre 2025, lors de l’émission 90 minutes face à la presse diffusée sur la RTB. À l’occasion du troisième anniversaire de son accession au pouvoir, le président du Faso a longuement détaillé sa stratégie de sécurité, sa rupture avec les anciennes tutelles militaires étrangères et son ambition de bâtir une industrie de défense burkinabè.
Dressant un état des lieux sans complaisance, il a rappelé qu’à son arrivée, « des militaires étaient au front, sans armes », avec moins de 100 000 cartouches disponibles et « à peine une centaine d’armes ». Pour combler ces failles, le gouvernement a multiplié les recrutements – entre 10 000 et 15 000 hommes chaque année – et lancé un vaste plan d’équipement, qui permet désormais à chaque soldat d’être doté d’une arme.
Mais la vision du chef de l’État dépasse la simple logistique. Après avoir renforcé l’infanterie, il veut désormais doter le pays d’une véritable industrie militaire : « La troisième phase, ce n’est plus d’acheter, mais de fabriquer nous-mêmes nos armes. Dans quelques mois ou années, nos militaires utiliseront des armes made in Burkina. »
Face à la menace terroriste, le capitaine Traoré reste confiant, soulignant l’endurance de ses troupes et leur compréhension accrue des enjeux. La victoire, selon lui, passera par la détermination des hommes et une adaptation constante à une menace en mutation.
Sur le plan diplomatique, il a assumé la rupture avec les forces étrangères, françaises comme américaines, qu’il accuse d’avoir contribué à entretenir le conflit. Il appelle aussi les Burkinabè à se préparer à « l’encerclement » des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) par des puissances hostiles : « Quand vous décidez de faire la révolution, il faut vous apprêter à cette adversité. »
Le président a enfin dénoncé la « condescendance » de certaines grandes puissances, accusées de vouloir maintenir l’Afrique dans la dépendance en l’empêchant de bâtir des armées fortes. Pour lui, la peur et la compromission sont des dangers aussi graves que le terrorisme : « La peur mène à l’hésitation et à la compromission, luxes que le pays ne peut se permettre. »
À travers ce discours, Ibrahim Traoré dessine les contours d’une stratégie à long terme : souveraineté militaire, formation nationale et montée en puissance industrielle. Autant de jalons qu’il présente comme les clés d’une victoire durable contre le terrorisme et d’un Burkina Faso maître de sa destinée.
Sourve Lefaso.net
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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