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Burkina Faso : 21 dossiers transmis à la justice en 2023, pour plus de 25 milliards de francs CFA de préjudice

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L’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a révélé, à travers son rapport annuel général 2023, l’ampleur des infractions économiques et financières constatées au sein de l’administration publique burkinabè. Présenté en conférence de presse par le contrôleur général d’État Lassané Compaoré, le document fait état de 21 dossiers transmis à la justice au cours de l’année, pour un préjudice global évalué à plus de 25 milliards de francs CFA.

 

Si ce chiffre marque une légère baisse par rapport à 2022 (29 dossiers), il n’en reste pas moins préoccupant, tant par les montants en jeu que par la diversité des profils impliqués : anciens membres du gouvernement, diplomates, magistrats, élus, cadres administratifs et agents d’exécution.

 

Parmi les infractions relevées figurent notamment le blanchiment de capitaux, le détournement de biens publics, la corruption, le népotisme, la surfacturation ou encore l’abus de fonction. Le dossier le plus important atteint à lui seul plus de 13 milliards de francs CFA de préjudice et mettrait en cause l’ex-président de l’Assemblée législative de transition, Alassane Bala Sakandé, notamment pour des faits présumés de détournement de fonds, d’avantages indus et de blanchiment.

 

L’ASCE-LC attire également l’attention sur la gestion des conflits d’intérêts, une problématique encore peu encadrée dans les pratiques internes de certaines institutions. Bien que le code pénal impose une déclaration en cas de conflit, le flou juridique entourant le traitement de cette déclaration compromet l’effectivité de la règle. L’institution recommande donc la mise en place de registres dédiés dans les ministères concernés et leur suivi régulier, tout en suggérant l’intégration de cette notion dans les codes de déontologie.

 

Sur le plan judiciaire, le rapport mentionne que quatre affaires ont été jugées en appel, tandis que dix ont été traitées par les tribunaux de grande instance. Certains dossiers ont été classés sans suite, d’autres regroupés ou encore en attente de décision.

 

Ce bilan met en lumière les efforts de transparence et de redevabilité dans la gestion publique, mais aussi les défis persistants dans la lutte contre l’impunité et la corruption systémique. L’ASCE-LC en appelle à un renforcement des dispositifs juridiques et institutionnels pour combler les lacunes relevées et garantir une meilleure efficacité des poursuites.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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