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Babemba Traoré, le dernier roi résistant du Kénédougou.

Babemba Traoré
Babemba Traoré

Symbole de courage et de dignité, Babemba Traoré, dernier roi du Kénédougou, reste l’une des figures majeures de la résistance africaine face à la colonisation française. Né en 1855, il meurt le 1er mai 1898, préférant la mort à la honte de la défaite, après la chute de Sikasso, capitale du royaume.

 

Fils de Mansa Daouda Traoré, roi de 1845 à 1860, Babemba appartient à une lignée royale influente. Après la mort de son père, le trône passe entre les mains de plusieurs membres de la famille : son oncle Daouda, puis N’Golo Kounanfan Traoré, son grand-père, jusqu’en 1866. C’est finalement son frère Tiéba Traoré qui monte sur le trône en 1866 et gouverne jusqu’à sa mort en 1893.

 

À la disparition de Tiéba, Babemba, alors en Guinée, revient discrètement pour prendre la tête du royaume. Il hérite d’un territoire sous pression, menacé par l’avancée coloniale française.

 

Un affrontement inévitable avec la France coloniale

 

Dans un contexte d’expansion de l’empire colonial français en Afrique de l’Ouest, Sikasso devient une cible stratégique. Une tentative de dialogue est amorcée à Ségou, mais elle tourne court après la mort d’un commandant français, tué par les troupes de Sikasso. L’incident déclenche une série de confrontations armées. Malgré une première victoire, le roi Tiéba succombe lors d’une seconde attaque en 1893.

 

Dès son retour au pouvoir, Babemba entreprend de renforcer les défenses du royaume, notamment celles du célèbre Tata de Sikasso, une fortification réputée. Il rallie les forces de son défunt frère et prépare la résistance. Mais face à une armée française bien équipée, notamment en canons lourds, Sikasso ne peut résister indéfiniment.

 

Le 1er mai 1898, les troupes coloniales réussissent à franchir les murs de la ville. Babemba, refusant la captivité et l’humiliation, ordonne à l’un de ses fidèles soldats de mettre fin à ses jours. Ce geste marque la fin de l’indépendance du royaume du Kénédougou.

 

Un héritage de résistance et de dignité

 

Par son acte de bravoure, Babemba Traoré entre dans l’histoire comme un héros de la résistance africaine. Son sacrifice incarne la dignité et la détermination d’un peuple face à l’occupation. Plus d’un siècle après sa mort, son nom reste gravé dans la mémoire collective du Mali, symbole d’un combat mené avec honneur pour la souveraineté et la liberté.


Haoua Sangaré

Malikunafoni

 

 

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