Alou Sangaré, l’héritier d’une légende et la voix montante du Wassoulou.
- malikunafoninet
- 18 juin
- 2 min de lecture

Son nom ne vous est peut-être pas encore familier, mais dans les cercles mélomanes du Mali, il commence à s’imposer. Fils du regretté Madou Guitare, figure emblématique de l’orchestre régional de Sikasso dans les années 1970, Alou Sangaré incarne aujourd’hui la relève d’un héritage musical précieux. À seulement 23 ans, il s’est imposé comme l’une des révélations majeures de la 6ᵉ édition des Étoiles du Mali à Sikasso, sous le regard bienveillant d’un certain Abdoulaye Diabaté.
Un parcours forgé entre héritage et persévérance
C’est en 1995, lors de la 2ᵉ édition du Doundounba Top organisé par Radio Jamana à Koutiala, qu’Alou Sangaré connaît son premier succès. Classé deuxième grâce à son titre poignant Ko bè bè ban (« Tout a une fin »), il attire l’attention du public et des professionnels de la musique. Le morceau, empreint de mélancolie et de maturité, marque le début d’un parcours qui ne cesse de monter en puissance.
Ancien apprenti mécanicien automobile, Alou Sangaré semble avoir troqué les outils pour la scène sans jamais regarder en arrière. Le jeune artiste s’est rapidement imposé comme l’un des talents les plus prometteurs de sa génération, prêt à faire revivre la mémoire d’un père dont la voix s’est tue depuis la fin des années 70.
Une discographie aux racines assumées
En 1996, il sort une première cassette, dans laquelle il rend hommage à son père en reprenant l’un de ses titres phares, Diagnè mogo. Une manière symbolique de renouer avec la tradition familiale tout en affirmant sa propre identité artistique.
Quatre ans plus tard, en février 2000, il signe un nouvel opus, An ga dan an bèrè la
(« Dansons en notre temps »), enregistré au prestigieux studio Bogolan. Composé de six titres, l’album révèle un artiste en pleine maturation, capable d’allier le respect des codes du répertoire bamanan à une sensibilité musicale personnelle. Il y propose une palette riche, allant de morceaux doux et introspectifs comme Ségou da, à des rythmes plus entraînants à l’image de Kamalen ba, en passant par des sonorités traditionnelles revisitées comme An ga dan bèrè la dans le style korodjouga don.
Une voix fragile, mais une identité forte
Si sa voix semble parfois feutrée, presque fragile, elle n’en demeure pas moins chargée d’émotion et d’authenticité. Alou Sangaré n’essaie pas de séduire par la force, mais par la sincérité. Sa musique,
bien que portée par des instruments modernes, conserve toute l’âme de la tradition mandingue.
En quelques années, Alou Sangaré est passé de l’ombre à la lumière, porté par un nom, une passion et un talent brut. Il est aujourd’hui l’un des espoirs les plus crédibles de la musique malienne contemporaine — une voix à suivre, assurément.
Haoua Sangaré
Malikunafoni










































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