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Affaire des équipements militaires : Mahamadou Camara et le général Moustapha Drabo relaxés.

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 « Je n’ai fait qu’appliquer les directives du Chef de l’État », a affirmé Mahamadou Camara devant la Cour d’assises spéciale.

 

Dans l’affaire emblématique des acquisitions controversées d’équipements militaires et de l’avion présidentiel, la Cour d’assises spéciale de Bamako a prononcé, ce mardi, l’acquittement de Mahamadou Camara, ancien directeur de cabinet du président Ibrahim Boubacar Keïta. Le général de brigade Moustapha Drabo a également été déclaré non coupable des faits qui lui étaient reprochés.

 

Un mandat sans visa présidentiel au cœur des débats

 

Au moment des faits, Mahamadou Camara occupait une position stratégique au sein de la présidence malienne. Il lui est reproché d’avoir délivré un mandat à l’entrepreneur Sidi Mohamed Kagnassi, en l’absence de toute validation écrite ou signature du président Keïta. Ce document, considéré par l’État comme un élément déclencheur du processus d'acquisition, a été largement débattu au cours des audiences.

 

Face aux juges, l’ancien ministre a justifié son acte comme étant le fruit d’une instruction orale du Chef de l’État, destinée à formaliser une mission de représentation confiée à Kagnassi dans le cadre de l’équipement des forces armées. Il a précisé que ce mandat n’équivalait pas à l’attribution d’un marché public, cette décision relevant selon lui du ministère de la Défense.

 

 

Guo Star au centre de l'exécution du contrat

 

Interrogé avec insistance par le procureur général Kokè Coulibaly, Mahamadou Camara a soutenu que le contrat n’a jamais été signé ni exécuté par Sidi Mohamed Kagnassi, mais bien par l’entreprise Guo Star, représentée par Amadou Kouma. Pour appuyer sa déclaration, il s’est référé au protocole d’accord signé entre cette société et le ministère concerné.

 

Le procureur a cependant rappelé que Kagnassi avait été impliqué dans la première phase de négociation, allant jusqu’à signer une version préliminaire du contrat, identifier les fournisseurs et proposer des modalités financières. En réponse, l’accusé a maintenu que cela ne constituait pas une exécution officielle du marché, mais plutôt une phase exploratoire.

 

 

Comparutions attendues

 

Lors de la même audience, l’ancienne ministre Bouaré Fily Sissoko a renouvelé sa demande de convocation de deux anciens membres du gouvernement : Oumar Tatam Ly, ex-Premier ministre, et Madani Touré, ancien ministre délégué au Budget. La Cour a annoncé que ces personnalités seront appelées à comparaître le jeudi 19 juin.

 

 

Un tournant dans un dossier sensible

 

L’affaire, qui symbolise pour beaucoup les enjeux de transparence dans la gestion des ressources publiques, connaît ainsi un tournant avec cette double décision de justice. Les deux principaux accusés sont désormais blanchis des chefs de "faux", "usage de faux" et "atteinte aux biens publics".

 

Mais le dossier reste ouvert sur d'autres volets, avec de futures auditions en vue, et une opinion publique toujours en attente de vérité dans cette affaire mêlant politique, finances publiques et sécurité nationale.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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