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AES : À Ouagadougou, Abdoulaye Diop appelle à « défendre notre souveraineté sans intermédiaire »

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« Nous n’avons donné mandat à aucun pays pour parler ou intervenir en notre nom. » C’est par ces mots fermes qu’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a ouvert la réunion des chefs de diplomatie de la Confédération des États du Sahel (AES), ce 26 novembre 2025 à Ouagadougou. Une entrée en matière qui résume l’esprit d’une rencontre placée sous le sceau de la souveraineté, de la solidarité et d’un bilan jugé « considérable » par l’ensemble des délégations.

 

Un rendez-vous clé avant le sommet des Chefs d’État

 

Réunis dans la capitale burkinabè, les ministres du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont travaillé sur les documents préparatoires à la 2ᵉ session du Collège des Chefs d’État de l’AES, prévue les 22 et 23 décembre 2025 à Bamako.

Selon les organisateurs, cette session ministérielle vise à finaliser les instruments juridiques, les rapports d’activités et les perspectives de la Confédération, un peu plus d’un an après sa création à Niamey.

 

Abdoulaye Diop a salué le travail « patient et rigoureux » des hauts fonctionnaires et des piliers Défense-Sécurité, Diplomatie et Développement, réunis deux jours durant pour consolider les dossiers soumis à validation.

 

Sécurité : des résultats revendiqués malgré les pressions extérieures

 

Sur le plan sécuritaire, les trois pays affirment avoir réalisé « des avancées significatives », notamment grâce à la Force Unifiée AES, engagée dans la lutte contre les groupes armés.

Le ministre malien a dénoncé les « ingérences étrangères » et les « soutiens étatiques » aux organisations terroristes, évoquant également une « offensive économique » visant à fragiliser les États de la Confédération.

 

À cette guerre sur le terrain s’ajoute, selon lui, un « terrorisme médiatique », en référence à certains médias internationaux accusés de relayer les actions des groupes armés tout en minimisant les succès militaires de l’AES.

 

Solidarité énergétique : le Mali remercie Niger et Burkina

 

L’un des passages les plus marquants de l’intervention d’Abdoulaye Diop a concerné la crise énergétique née des attaques contre l’approvisionnement du Mali.

Le ministre a rendu hommage au Niger, qui a acheminé des dizaines de citernes de carburant pour soutenir Bamako, et au Burkina Faso, dont les forces de défense ont escorté les convois jusqu’à destination.

 

Ce geste illustre, selon lui, « la solidarité agissante » propre à la Confédération, où un défi pour un État devient « une opportunité de complémentarité » pour les autres.

 

Diplomatie : une coordination qui se renforce

 

Les trois ministres ont insisté sur l’unité de leur action diplomatique, tant au sein des chancelleries nationales qu’au niveau de leurs missions à l’étranger.

Ils ont rappelé la volonté de l’AES de conduire une politique étrangère cohérente, notamment dans les discussions avec la CEDEAO, même si cette dernière n’a pas, selon eux, « saisi les occasions » de dialogue offertes par l’AES depuis mai 2025.

 

Au plan continental, Bamako, Ouagadougou et Niamey disent apprécier la nouvelle dynamique de l’Union africaine, tout en demandant la levée des sanctions qu’ils jugent « contre-productives ».

 

Des réformes accélérées : BCID-AES, projets structurants et identité commune

 

Au-delà du terrain militaire, la Confédération met en avant plusieurs avancées institutionnelles et économiques :

·         Création du Prélèvement confédéral,

·         Lancement de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES),

·         Mise en œuvre d’un projet de compagnie aérienne commune,

·         Facilitation des communications téléphoniques via le free roaming AES,

·         Coordination audiovisuelle entre télévisions nationales,

·         Elaboration d’une identité visuelle et sonore (logo, drapeau et hymne de l’AES).

Autant d’initiatives qui, selon Diop, démontrent « la capacité de l’AES à proposer des solutions africaines à ses défis ».

 

Une Confédération déterminée à tracer sa propre voie

 

Les travaux ministériels ont débouché sur l’adoption d’un Relevé des Conclusions et d’un Communiqué de presse.

En marge des discussions, les trois ministres ont été reçus en audience par le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, pour échanger sur la consolidation politique de la Confédération.

 

La réunion de Ouagadougou ouvre désormais la voie au sommet de Bamako de décembre, présenté comme un moment décisif pour approfondir l’intégration des trois États et fixer les priorités politiques de 2026.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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