Éthiopie : un foyer hémorragique inconnu inquiète Jinka et mobilise les experts
- malikunafoninet
- 15 nov.
- 2 min de lecture

« Nous avons perdu deux collègues en quelques heures, sans savoir contre quoi nous nous battons. » Cette confidence d’un soignant de Jinka illustre l’inquiétude grandissante face à une fièvre hémorragique encore non identifiée qui a déjà causé six morts dans le sud de l’Éthiopie.
Un foyer brutal qui frappe même les soignants
Depuis plusieurs jours, la ville de Jinka, dans la zone de l’Omo Sud, fait face à une série de décès attribués à une maladie qui se manifeste par une forte fièvre, de violents maux de tête, des douleurs abdominales, des vomissements et une diarrhée aiguë. Parmi les victimes figurent un médecin et une infirmière ayant traité les premiers cas, un signal alarmant qui rappelle la facilité de transmission de nombreuses fièvres hémorragiques.
Les autorités éthiopiennes indiquent qu’au moins huit cas suspects ont été recensés, tandis que plusieurs malades seraient arrivés à l’hôpital dans un état déjà critique, certains décédant peu après leur admission.
Un agent pathogène encore mystérieux
Le ministère de la Santé, épaulé par l’Institut éthiopien de santé publique, a lancé une série d’analyses pour déterminer l’origine du virus. Les échantillons prélevés doivent permettre d’exclure des maladies telles qu’Ebola, Marburg, Lassa ou la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, toutes déjà connues dans certaines régions du continent.
En parallèle, des équipes locales mènent des enquêtes dans Jinka et les villages voisins afin de repérer d’éventuelles chaînes de contamination passées inaperçues.
L’OMS et Africa CDC dépêchent des renforts
Face à la rapidité de la flambée, la mobilisation internationale a été immédiate. Selon les informations communiquées par l’OMS, 11 experts ont été envoyés sur place pour renforcer la surveillance épidémiologique, appuyer la prise en charge clinique et sécuriser les structures de soins. L’organisation a également fourni du matériel de protection, une tente d’isolement et un appui technique renforcé.
Elle a par ailleurs activé son Fonds d’urgence, débloquant 300 000 dollars pour soutenir la réponse éthiopienne.
De son côté, Africa CDC a salué ce qu’elle qualifie de « détection précoce » du foyer. Son directeur général, le Dr Jean Kaseya, a présenté le 13 novembre un premier point de situation aux États membres, en assurant qu’un appui continu serait fourni à Addis-Abeba.
Une course contre la montre dans une région vulnérable
À Jinka, la priorité reste claire : contenir rapidement la flambée afin d’éviter sa propagation dans une zone rurale où l’accès aux soins demeure limité et où les populations se déplacent souvent sur de longues distances. Les autorités locales promettent de communiquer dès que les analyses de laboratoire auront permis d’identifier avec certitude l’agent responsable.
La question cruciale est désormais de savoir si le virus restera cantonné à l’Omo Sud ou s’il pourrait s’étendre. Les prochains jours seront déterminants pour comprendre l’ampleur réelle de cette mystérieuse fièvre hémorragique.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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