États-Unis : une nouvelle caution de visa ciblant l’Afrique suscite l’indignation
- malikunafoninet
- 8 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 août

Une décision américaine soulève la controverse : à compter du 20 août, certains ressortissants africains devront verser une lourde caution allant jusqu’à 15 000 dollars pour obtenir un visa de courte durée. Une mesure qui alimente les critiques sur la politique migratoire de l’administration Trump, accusée de durcir délibérément ses conditions d’entrée en ciblant l’Afrique.
Le dispositif, présenté comme un projet pilote d’un an, concerne dans un premier temps les demandeurs de visa en provenance de la Zambie et du Malawi. Les voyageurs souhaitant se rendre aux États-Unis pour un séjour touristique ou professionnel de courte durée (visa B-1/B-2) devront déposer une somme comprise entre 5 000 et 15 000 dollars. Cette caution est censée être restituée si le visiteur respecte les délais autorisés par son visa.
Selon les autorités américaines, cette initiative vise à lutter contre le phénomène des "overstays", ces prolongations de séjour au-delà de la durée légale. Toutefois, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le caractère sélectif de la mesure. Plusieurs pays africains seraient dans le viseur pour une extension de cette politique, notamment ceux dont les ressortissants sont réputés pour dépasser la durée de validité de leur visa.
Une politique perçue comme discriminatoire
Derrière l’argument officiel de lutte contre l’immigration illégale, cette caution est perçue par de nombreux observateurs africains comme une manœuvre électoraliste, alimentant un discours de fermeté à l’approche de la présidentielle américaine. Des diplomates et organisations de défense des droits humains y voient une forme de discrimination ciblant spécifiquement le continent africain, avec des conséquences potentielles sur les relations bilatérales.
« Ce n’est pas qu’une question de visas. C’est une question de respect et de considération mutuelle entre partenaires », a estimé un analyste en relations internationales basé à Nairobi. Pour beaucoup, cette décision renforce l’idée d’un désintérêt croissant de Washington pour les dynamiques africaines, au profit de mesures de contrôle rigides.
Un terrain laissé libre à d’autres puissances
Au moment où les jeunes Africains aspirent à plus de mobilité, cette barrière financière pourrait avoir des effets dissuasifs durables. Étudiants, entrepreneurs, chercheurs et touristes risquent de se détourner d’une destination devenue inaccessible pour des raisons économiques.
Sur le plan géopolitique, cette fermeture pourrait profiter à d’autres puissances présentes sur le continent, notamment la Chine et la Turquie, qui multiplient les initiatives de coopération et d’échanges sans imposer de telles contraintes. En rendant l’accès à son territoire plus difficile, les États-Unis prennent le risque de perdre du terrain dans une compétition d’influence de plus en plus marquée.
Un signal préoccupant pour les relations USA-Afrique
Si les objectifs sécuritaires affichés peuvent sembler légitimes, la méthode, elle, est largement critiquée. Le fait de conditionner l’entrée aux États-Unis à la capacité de fournir une garantie financière risque d’exacerber le sentiment d’injustice parmi les populations concernées.
Au-delà des conséquences individuelles pour les voyageurs, cette mesure soulève une interrogation plus large sur l’orientation de la politique africaine des États-Unis. Dans un contexte mondial marqué par de nouveaux équilibres diplomatiques, ce type de décision pourrait éloigner durablement le continent africain de Washington.
Malikunafoni










































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