À l’Université Kurukan Fuga, les valeurs endogènes s'invitent au cœur du débat citoyen
- malikunafoninet
- 26 juin
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Dans le cadre de la 3ᵉ conférence « Faso Sifinso », le ministère de la Culture a ouvert un espace d’échange vibrant autour des valeurs traditionnelles comme socle du développement. À la tribune, le professeur Mamady Keïta a exhorté les jeunes à se réconcilier avec leur identité, lors d’une rencontre marquante à l’Université Kurukan Fuga, le 19 juin dernier.
« Avant de dire que tu aimes ton pays, il faut d’abord savoir qui tu es », a lancé Mamady Keïta, professeur de N’Ko, face à un auditoire studieux à la Faculté de droit public de l’Université Kurukan Fuga. Une phrase qui a résonné fort dans la salle, tant elle porte le cœur du message de la conférence Faso Sifinso (la Case des valeurs) tenue ce 19 juin 2025.
Organisée par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, cette troisième édition visait à réancrer le patriotisme et les repères culturels dans les consciences étudiantes. Pour le professeur Keïta, la crise identitaire que traverse la jeunesse malienne est avant tout le résultat d’un déracinement progressif. Il alerte sur les effets visibles : perte du respect intergénérationnel, délitement des liens sociaux, montée de la délinquance et usage accru de drogues.
Un besoin criant de repères
La réaction des étudiants ne s’est pas fait attendre. Nombreux sont ceux qui ont pris la parole, entre gratitude et frustration. Djimé Abdoulaye Bah, étudiant en droit, a salué l’initiative : « Ce sont des espaces rares. On n’a presque jamais l’occasion d’apprendre nos propres valeurs. Il faut que ça commence dès le primaire. » Une étudiante, elle, a exprimé une douleur plus profonde : « Depuis l’indépendance, on nous a tout appris sauf ce que nous sommes. Pourquoi ce réveil si tardif ? »
Une démarche politique assumée
Du côté des autorités, Amadou Diabaté, représentant du ministre de la Culture, a assuré que cette action n’est pas symbolique. Elle s’inscrit dans une stratégie culturelle nationale visant à faire des valeurs traditionnelles des leviers de stabilité et de développement. L'État entend multiplier ces conférences, développer des contenus éducatifs adaptés, promouvoir l'enseignement des langues nationales et soutenir les initiatives communautaires.
Faso Sifinso, plus qu’un programme
Au-delà des discours, Faso Sifinso porte une ambition : rétablir le lien entre la jeunesse et son héritage. « Si le Mali veut vraiment se relever, alors il faudra commencer par se regarder dans le miroir de nos ancêtres », a conclu Mamady Keïta. Un message qui résonne comme une urgence et une espérance pour toute une génération en quête de sens.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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