À Bamako, l’AES mise sur l’entrepreneuriat pour accélérer son intégration économique

« L’entrepreneuriat reste aujourd’hui une opportunité immense pour booster nos économies. » En prononçant ces mots à sa sortie d’audience, la ministre malienne de l’Entrepreneuriat, Mme Oumou Sall Seck, a donné le ton d’une rencontre présentée comme stratégique pour l’avenir de la Confédération des États du Sahel (AES).

Ce jeudi 20 novembre, en marge du tout premier Salon international de l’entrepreneuriat organisé à Bamako, le Président de la Transition et Président de la Confédération, le Général d’armée Assimi Goïta, a reçu une délégation ministérielle regroupant des représentants du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Ghana.

Un premier Salon placé sous le signe de la coopération sahélienne

Conduite par Mme Oumou Sall Seck, la délégation comptait notamment le ministre burkinabè de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle, Dr Aboubakar Savadogo, ainsi que le ministre nigérien de l’Industrie et du Commerce, Abdoulaye Seydou. Sa Majesté Royale Drolor Bosso Adamtey I, membre du Conseil d’État du Ghana, participait également à cette mission diplomatique.

Les ministres sont venus présenter au chef de l’État les avancées du Salon, qui se tient du 18 au 21 novembre, mais aussi rappeler la vision portée par la Confédération : bâtir un espace économique intégré, centré sur les compétences, les ressources locales et la volonté politique des trois pays membres — avec l’appui du Ghana, partenaire privilégié.

Un marché commun sahélien en gestation

Selon Mme Oumou Sall Seck, ce rendez-vous permet d’amorcer les bases d’un marché commun sahélien. L’événement rassemble des entrepreneurs, des experts et des acteurs économiques venus de l’ensemble du Sahel et de toutes les régions du Mali. Objectif : favoriser les synergies, mutualiser les savoir-faire et encourager les jeunes à transformer leurs idées en projets viables.

La ministre a également salué « le leadership des trois chefs d’État de l’AES », dont la vision « trace une voie claire vers une intégration économique et sociale durable ».

Assimi Goïta appelle à une décolonisation des esprits

En recevant la délégation, le Président Assimi Goïta a tenu à transmettre ses salutations à ses homologues du Burkina Faso, du Niger et du Ghana. Il a souligné l’importance de ce Salon comme outil d’analyse, de diagnostic et de transformation de l’écosystème entrepreneurial au sein de la Confédération.

Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de décoloniser les mentalités, affirmant que l’autonomie, l’initiative personnelle et la créativité doivent devenir les moteurs d’un développement endogène.

S’adressant aux jeunes, il a rappelé que l’entrepreneuriat « exige patience et persévérance » et repose sur la capacité à faire émerger un projet à partir d’une simple idée.

Une banque d’investissement confédérale comme levier d’avenir

Le Président de la Confédération a aussi souligné un chantier majeur : la création prochaine d’une banque d’investissement de l’AES, annoncée comme un instrument décisif pour soutenir les initiatives économiques et donner un souffle nouveau à l’entrepreneuriat régional.

Un rendez-vous appelé à devenir structurant

Alors que Bamako accueille encore plusieurs panels et rencontres jusqu’au 21 novembre, les attentes sont fortes autour de cette première édition. Les ministres ont exprimé leur volonté de faire du Salon un événement récurrent, capable d’accompagner durablement la transformation économique de l’espace AES.

Prochaine étape : traduire les engagements politiques en actions concrètes, notamment en matière de financement, de formation professionnelle et d’appui aux jeunes entrepreneurs.

Oura KANTÉ

Malikunafoni