Washington : Trump pressenti pour le Nobel de la paix, Netanyahou relance la diplomatie sur Gaza

« Président Trump, faites l’histoire, ramenez-les tous à la maison » — C’est l’appel lancé lundi soir par des familles d’otages à Tel-Aviv, alors que Donald Trump recevait Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche.

Dans une atmosphère de négociations intenses pour un cessez-le-feu à Gaza, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a profité de sa visite à Washington, ce 7 juillet 2025, pour annoncer avoir officiellement proposé Donald Trump au prix Nobel de la paix. Une déclaration qui intervient alors que l’ancien président américain, revenu au pouvoir, tente de faire avancer des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Lors d’un dîner tenu à la Maison-Blanche, Netanyahou a remis en main propre au président américain une lettre de nomination, saluant ses efforts pour « rétablir la paix régionale ». Trump, de son côté, s’est montré optimiste, affirmant que le Hamas serait prêt à accepter un accord de cessez-le-feu. « Ils veulent une rencontre, ils veulent la paix », a-t-il déclaré à la presse, tout en minimisant les obstacles encore sur la table.

Vers une trêve fragile

Des sources proches des négociations ont indiqué que deux sessions de discussions indirectes entre Israël et le Hamas se sont tenues ces derniers jours à Doha. Bien qu’aucun accord ne soit encore conclu, les médiateurs qatari, égyptien et américain poursuivent leurs efforts pour finaliser les modalités d’un cessez-le-feu temporaire d’environ 60 jours. Ce compromis inclurait la libération d’une dizaine d’otages par le Hamas, contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Le président Trump, par la voix de sa porte-parole Karoline Leavitt, a réaffirmé que sa priorité au Moyen-Orient reste « la fin de la guerre à Gaza et le retour de tous les otages ». Son émissaire spécial, Steve Witkoff, est attendu dans la semaine à Doha pour intensifier les pourparlers.

Une paix sous conditions

Malgré cette dynamique, les positions restent tranchées. Benyamin Netanyahou a une nouvelle fois écarté toute possibilité de souveraineté palestinienne pleine et entière. Pour lui, Israël conservera à tout moment le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza. « Que cela soit appelé un État ou non, peu importe », a-t-il lancé, marquant une ligne rouge persistante dans les négociations.

Mobilisation citoyenne à Tel-Aviv

Pendant que les tractations diplomatiques se déroulaient à Washington, une veillée citoyenne a eu lieu devant l’antenne de l’ambassade des États-Unis à Tel-Aviv. Des familles d’otages détenus par le Hamas y ont exprimé leur espoir de voir Trump réussir là où d’autres ont échoué. Brandissant des drapeaux américains et les portraits de leurs proches, ils ont imploré l’intervention décisive du président américain. Une banderole résumait leur attente : « Président Trump, faites l’histoire, mettez fin à la guerre ».

À la croisée des intérêts politiques, sécuritaires et humanitaires, l’initiative actuelle pourrait bien constituer une séquence diplomatique décisive dans le conflit israélo-palestinien. Mais entre espoirs de paix et réalités du terrain, l’équilibre reste précaire.

Oura KANTÉ

Malikunafoni