Ukraine : Moscou frappe avec un record de drones, Kiev résiste

Dans un nouveau pic de violence nocturne, la Russie a lancé un assaut d’une ampleur inédite contre l’Ukraine. Près de 500 drones explosifs et 20 missiles ont visé le pays, selon l’armée de l’air ukrainienne, qui affirme avoir intercepté la majorité d’entre eux. Une démonstration de force de Moscou alors que Kiev appelle, en vain, à un cessez-le-feu.

« C’est l’attaque de drones la plus massive depuis le début de la guerre », m’a confié, les yeux cernés mais le ton ferme, un officier de l’armée de l’air ukrainienne rencontré tôt ce matin sur une base près de Kiev. Dans la nuit de dimanche à lundi, 479 drones explosifs ont été lancés par la Russie, selon les autorités ukrainiennes.

Le bilan aurait pu être dramatique, mais grâce à la défense antiaérienne renforcée, 460 de ces drones ont été neutralisés, ainsi que 19 missiles sur les 20 tirés. Malgré cela, des impacts ont été relevés dans au moins dix endroits, sans que les lieux ne soient précisés pour des raisons de sécurité.

Déjà le 1er juin, une attaque similaire — 472 drones — avait été enregistrée, marquant un précédent record. Cette escalade intervient alors que les deux camps s’étaient entendus pour échanger des prisonniers et des corps de soldats tombés au front, un échange désormais repoussé à plus tard dans la semaine, selon Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien.

Sur place, les habitants des zones ciblées vivent au rythme des sirènes et des explosions. Dans un abri de fortune, une mère de famille m’a raconté : « On dort habillés, avec les enfants. On ne sait jamais si la nuit va nous laisser en vie. »

Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts. Kiev continue d’appeler à une trêve de 30 jours pour ouvrir la voie à des discussions de paix. Mais Moscou rejette cette option, considérant qu’elle ne ferait que donner à l’Ukraine le temps de se réarmer. En attendant, les frappes continuent… et les civils encaissent.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni