Ukraine : frappes meurtrières, pressions diplomatiques et coalition occidentale en alerte

« Nous voyons que la Russie rejette de nombreux appels au cessez-le-feu et n’a pas encore déterminé quand elle cessera de tuer. » Dans ce constat amer publié dans la nuit de samedi à dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky résume la tension qui règne sur le front comme dans les chancelleries.

Une intensification des combats

Alors que les capitales occidentales multiplient les consultations diplomatiques, la guerre n’a montré aucun signe d’apaisement ces dernières vingt-quatre heures. L’état-major ukrainien fait état de 148 affrontements armés sur l’ensemble du front, dont 42 offensives en direction de Lyman et 17 autour de Koupiansk. Les forces russes auraient mené 68 frappes aériennes et largué plus de 120 bombes guidées, touchant notamment les régions de Donetsk, Kherson et Soumy.

La nuit a également été marquée par une attaque de grande ampleur de Moscou, avec le tir de 60 drones de type Shahed et un missile Iskander-M. Kiev affirme en avoir neutralisé une quarantaine. De son côté, la Russie dit avoir abattu 46 drones ukrainiens au-dessus de son territoire, dont une dizaine dans la région de Rostov.

Des civils encore frappés

Sur le terrain, le bilan humain reste lourd. Cinq personnes ont été tuées samedi dans l’oblast de Donetsk, selon les autorités locales, à Raiske, Sviatohorivka et Kostiantynivka. Quatre autres civils ont été blessés dans différentes localités de l’Est.

Diplomatie sous tension

Ces violences interviennent alors que les grandes puissances occidentales tentent de raviver la voie diplomatique. Ce dimanche à 15 heures, Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz réunissent en visioconférence les 31 pays de la « coalition des volontaires », un groupe d’alliés de Kiev, afin de préparer la suite des discussions de paix.

Cette concertation se tient dans un climat particulier : deux jours seulement après la rencontre en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui s’est achevée sans avancée tangible vers un cessez-le-feu. Le Kremlin a néanmoins salué un dialogue « franc et substantiel », laissant entendre qu’un cadre de négociation reste possible.

Washington au centre du jeu

La séquence diplomatique se poursuivra lundi, avec une rencontre annoncée entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche. Selon des sources diplomatiques citées par plusieurs médias européens, Washington envisagerait d’offrir à Kiev des « garanties de sécurité » inspirées de l’OTAN, mais sans perspective immédiate d’adhésion.

Lignes de fracture

Moscou pousserait pour un accord gelant le front actuel et lui assurant le contrôle total du Donbass, une concession que Kiev rejette catégoriquement. « L’expérience a montré qu’on ne peut pas faire confiance à Vladimir Poutine », ont rappelé dans un communiqué commun les dirigeants nordiques et baltes, qui réaffirment leur soutien sans faille à l’Ukraine.

Sur le terrain, les forces de Zelensky affirment enregistrer de nouveaux succès autour de Dobropillia et Pokrovsk, tandis que Moscou revendique la prise de plusieurs localités dans les régions de Donetsk et de Dnipropetrovsk.

LeMonde

Malikunafoni