Tensions sino-américaines : Trump et Xi vers un appel décisif pour sortir de l’impasse commerciale

« Je suis confiant que lorsque le président Trump et le président Xi s’appelleront, cela pourra être réglé. » Ces mots du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, traduisent l’espoir de Washington de désamorcer, par un simple appel, la nouvelle montée de tensions avec Pékin. En toile de fond : un bras de fer tarifaire qui menace l’équilibre des chaînes d’approvisionnement mondiales.

À Washington, la tension est palpable. Depuis vendredi, l’administration Trump accuse la Chine de ne pas respecter l’accord commercial intérimaire conclu mi-mai à Genève. Cet accord prévoyait une réduction provisoire des droits de douane : 30 % sur les produits américains contre 10 % sur les chinois, bien loin des 125 % et 145 % atteints lors de la précédente escalade.

Mais selon plusieurs sources américaines, Pékin traînerait à accorder les licences d’exportation de terres rares – ressources critiques pour l’industrie des semi-conducteurs et automobiles. En déplacement dans la capitale fédérale, j’ai constaté que la Maison Blanche prépare activement un échange entre Trump et Xi Jinping, jugé « imminent » par les proches du président.

Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, se veut rassurant : « Notre président sait ce qu’il a à faire et il va trouver une solution, j’en suis convaincu. » Pourtant, le contentieux dépasse les droits de douane. Il touche aussi à l’usage de la loi d’urgence économique de 1977 (IEEPA), invoquée par Trump pour justifier ses surtaxes. Un tribunal américain vient d’en bloquer l’usage, estimant que seul le Congrès pouvait en décider. Une décision suspendue pour l’instant en appel.

Dans l’entourage présidentiel, on défend l’approche comme une réponse à une « urgence nationale », notamment liée à la crise du fentanyl. « Le plan A est solide, mais nous avons des alternatives si les juges l’invalident », confie Kevin Hassett, conseiller économique de Trump.

En attendant, l’avenir des relations sino-américaines pourrait se jouer au bout du fil. Un simple appel, espère-t-on ici, pour relancer un dialogue devenu aussi vital que fragile.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni