Tensions Mali–Ukraine : la formation militaire en Mauritanie au cœur d’une polémique sécuritaire
- malikunafoninet
- 27 juin
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« L’Ukraine est prête à partager son expérience du combat avec les forces mauritaniennes », a affirmé Maksym Subkh, représentant spécial de Kiev pour le Moyen-Orient et l’Afrique, alors que son pays est accusé par Bamako de soutenir des groupes armés hostiles.
Alors que l’Ukraine multiplie les gestes de rapprochement envers la Mauritanie – envois d’aide humanitaire, ouverture d’ambassade, proposition de former des soldats – les autorités maliennes dénoncent une manœuvre géopolitique masquant un appui présumé au terrorisme.
Kiev a récemment proposé d’apporter son expertise militaire à Nouakchott, notamment dans la formation d’officiers, au moment où la frontière entre la Mauritanie et le Mali devient une zone critique d’instabilité. L’initiative, présentée comme un appui sécuritaire face aux menaces djihadistes, est accueillie avec prudence, alors que Bamako accuse ouvertement Kiev d’avoir formé des combattants impliqués dans une attaque contre un convoi russo-malien en 2024.
Des éléments recueillis par les services maliens – dont un drone de fabrication ukrainienne et des documents retrouvés dans un véhicule ennemi – viendraient, selon eux, appuyer ces soupçons. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, est allé jusqu’à qualifier l’Ukraine de « sponsor du terrorisme » et a appelé à stopper ses activités dans la région.
Nouakchott, de son côté, nie toute implication dans le conflit malien et affirme avoir ouvert une enquête conjointe avec Bamako. Le camp de réfugiés de Mbera, où Kiev a acheminé 1 400 tonnes d’aide humanitaire via le PAM, est devenu le théâtre symbolique de cette tension, tant sur le plan sécuritaire que diplomatique.
Si Kiev cherche à renforcer sa présence sur le continent africain pour contrer l’influence russe, la stratégie reste fragile. Les récentes ambassades ouvertes, dont celle de Nouakchott, manquent de moyens. Les initiatives ukrainiennes peinent à faire oublier l’ancrage profond de Moscou en Afrique, où la Russie dispose de plus de 40 représentations diplomatiques.
La Mauritanie, dans une position délicate, tente de ménager ses relations avec les deux puissances en conflit, alors même que la région sahélienne est sous forte pression sécuritaire.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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