Sénégal – Usine de dessalement : Diomaye Faye réussit une percée diplomatique avec Riyad
- malikunafoninet
- 21 juil.
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« Nous avons privilégié un partenariat juste, respectueux de notre souveraineté », a déclaré le ministre Cheikh Tidiane Dièye, évoquant le rôle décisif du président sénégalais dans la renégociation du contrat de dessalement. Grâce à une diplomatie directe et assumée, le Sénégal a pu revoir les termes d’un accord jugé déséquilibré, hérité de la fin du régime précédent.
Le projet d’usine de dessalement de la Grande Côte, situé sur l’axe stratégique Dakar-Mbour-Thiès, a connu un tournant majeur. Le gouvernement sénégalais, par la voix de son ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a annoncé avoir obtenu un nouvel accord avec le géant saoudien Acwa Power, à l’issue de longues discussions et d’un engagement personnel du chef de l’État.
Une diplomatie présidentielle décisive
C’est en misant sur une approche politique de haut niveau que le président Diomaye Faye a su débloquer les négociations. Selon le ministre, c’est un échange direct entre le chef de l’État et le roi Salmane d’Arabie saoudite qui a permis de relancer les pourparlers en septembre 2024, quelques mois seulement après la suspension du contrat initial.
Ce dernier, signé en mars 2024, à la veille du départ du président Macky Sall, avait suscité une vive controverse. Coûts jugés prohibitifs, absence de retombées locales et dépendance énergétique mal maîtrisée figuraient parmi les critiques les plus récurrentes.
Un contrat repensé sur des bases nouvelles
Dès sa prise de fonction, le nouveau gouvernement a annoncé vouloir revoir les termes de l’accord afin de garantir une meilleure viabilité financière et une justice contractuelle. Un comité technique interinstitutionnel a été mis en place pour évaluer l’impact économique du projet et proposer des ajustements.
La renégociation a porté notamment sur la réduction du tarif du mètre cube d’eau dessalée, la révision de la part liée à l’électricité dans la structure de coût, et l’intégration d’un contenu local accru dans la phase de construction et d’exploitation.
Souveraineté et développement durable en ligne de mire
Pour les autorités sénégalaises, cette démarche s’inscrit dans une volonté de rupture assumée avec certaines pratiques du passé. La référence aux principes du « Jub-Jubal-Jubanti », leitmotiv du nouveau pouvoir, renvoie à une gouvernance fondée sur la justice, la responsabilité et la transparence.
« Il ne s’agissait pas de rompre pour rompre, mais de construire un cadre équilibré qui serve réellement les intérêts du Sénégal », a insisté Cheikh Tidiane Dièye, soulignant que l’accès à l’eau potable pour des millions de citoyens ne pouvait reposer sur un modèle économiquement insoutenable.
Un signal fort aux partenaires
Cette issue marque un tournant dans la manière dont le Sénégal entend mener ses grands projets d’infrastructures stratégiques : une approche diplomatique directe, un encadrement technique rigoureux, et une exigence forte de souveraineté économique.
Dans un contexte où la gestion des ressources hydriques devient un enjeu de sécurité, la relance du projet de dessalement sur des bases révisées envoie un message clair : les partenariats internationaux sont les bienvenus, à condition qu’ils soient équitables, transparents et bénéfiques à long terme pour les populations concernées.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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