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Seydou Badian Kouyaté, une plume et une voix de l’Afrique indépendante.

Seydou Badian.
Seydou Badian.

Seydou Badian Kouyaté, plus connu sous le nom de Seydou Badian, est l’une des figures majeures malienne du XXe siècle. Écrivain engagé, homme politique influent et parolier de l’hymne national du Mali, il a marqué de son empreinte l’histoire politique et littéraire du pays. Né le 10 avril 1928 à Bamako, alors capitale du Soudan français, il s’éteint dans cette même ville le 28 décembre 2018, à l’âge de 90 ans.

 

Un médecin devenu homme d'État

 

Formé en médecine à Montpellier (France), Seydou Badian consacre sa thèse aux traitements africains de la fièvre jaune, avant de retourner au Mali en 1956 où il est nommé médecin de circonscription. Proche du président Modibo Keïta, il prend une part active à la construction de la jeune nation malienne. À l’indépendance en 1960, il est nommé ministre de l’Économie et du Plan, puis devient ministre du Développement lors du remaniement du 17 septembre 1962.

 

Fervent défenseur du parti unique comme modèle de cohésion nationale dans l’Afrique post-coloniale, Seydou Badian voit sa carrière politique brutalement interrompue par le coup d’État militaire de 1968 mené par Moussa Traoré. Il est d’abord déporté à Kidal, avant de s’exiler à Dakar au Sénégal.

 

Un engagement politique constant

 

De retour sur la scène politique dans les années 1990, Seydou Badian est candidat à l’élection présidentielle de 1997, mais se retire, dénonçant l’irrégularité du scrutin. En 1998, il est exclu de l’Union Soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA), parti historique auquel il appartenait depuis ses débuts, pour avoir contesté une partie de sa direction.

 

Un écrivain de renommée internationale

 

La notoriété de Seydou Badian dépasse le cadre politique. En 1957, trois ans avant l’indépendance, il publie "Sous l’orage", son premier roman, considéré comme un classique de la littérature africaine francophone, suivi de "La Mort de Chaka". En 1965, il signe "Les dirigeants africains face à leurs peuples", une réflexion incisive sur le pouvoir en Afrique.

 

Il poursuit son œuvre avec "Le Sang des masques" (1976) et "Noces sacrées" (1977), deux romans qui explorent les tensions entre modernité et tradition. En 2007, il publie "La Saison des pièges", son dernier ouvrage.

 

Une vie d’hommages et de reconnaissance

 

En 2017, il est sacré lauréat du Grand Prix des Associations Littéraires (GPAL) pour l’ensemble de son œuvre. Ses livres, largement étudiés dans les écoles africaines, sont édités notamment aux éditions Présence Africaine et au Sénégal.

 

À travers ses engagements politiques, ses écrits et son combat pour la dignité africaine, Seydou Badian Kouyaté demeure une figure tutélaire de la culture et de la pensée panafricaines.


Haoua Sangaré

Malikunafoni

 

 

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