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Session d’appropriation de la nouvelle Constitution :


Les jeunes, les femmes et les Organisations professionnelles bien outillés

Hier, vendredi, 18 mai 2023, la salle de banquet du Centre international de conférences de Bamako CICB) a refusé du monde. Ils ou elles, membres des Organisations professionnelles, notamment du secteur de l’Artisanat et de la Culture ; de la Jeunesse, de Femmes, bref un parterre d’individus, à répondre à l’invitation du gouvernement pour prendre connaissance du contenu de la nouvelle Constitution, devant être soumise à un vote référendaire, le 18 juin 2023.

Cette rencontre avec les forces sociales, troisième du genre, entre dans le cadre des activités de mobilisation sociale des Maliennes et des Maliens, toute catégorie confondue, en prélude à la campagne référendaire, qui s’ouvre, le vendredi 02 juin prochain pour se fermer le vendredi, 16 juin 2023. Ce 3ème round de session d’appropriation fait suite à celle organisée le lundi 15 et jeudi 17 mai, regroupant autour du gouvernement les professionnels de la presse, les Organisations de la Société civile et les Cadres de la Haute Administration. La session inaugurale du lundi 15 mai à l’intention des seuls médias a été présidée par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga en personne. Comme pour mettre non seulement un accent particulier sur cet exercice de vulgarisation mais mettre en valeur le rôle des communicateurs dans cette phase critique de mobilisation sociale.

L’objectif étant de toucher le maximum de citoyennes et de citoyens en vue de partager avec elles ou ils le contenu de cette nouvelle Constitution afin s’en a approprié avant l’ouverture de la campagne référendaire. Il s’agit de familiariser les Maliennes et les Maliens avec les concepts clés avant de donner la parole à Monsieur ou Madame, tout le monde. Car, durant la campagne tous les coups sont permis.

Par cette démarche participative, le gouvernement compte maximiser ses chances de réussite à l’épreuve du 18 juin avant même d’aborder la campagne référendaire dans la sérénité et en toute confiance. On peut noter que cette date du 18 juin n’a été choisie au hasard. Car, le 18 juin correspond aussi, au jour de l’appel du général Charles De Gaule à la France libre et aux volontaires français de le rejoindre à Londres pour organiser la résistance à l’occupation allemande. Donc, autant le 18 juin marque une rupture en France, autant, il marque un nouveau départ pour le Mali. Pour les Autorités de la Transition, il va consacrer la fin des mauvaises pratiques de gouvernance du pays et une rupture certaines formes de servitudes entre le Mali et certains partenaires, notamment des privilèges à sens unique sans aucune retombée pour le Mali, en particulier avec l’ancienne puissance coloniale, qu’est la France. Qui fait trop souffrir les Maliens en organisant le pillage systématique de nos ressources minières, agricoles et culturelles.

Cette méthode participe, en pratique durant cette période de précampagne, découle d’une stratégie de communication, bien pensée, aux fins de booster la mobilisation sociale autour de la nouvelle Constitution pour s’assurer de la victoire du Oui sur le Non, au soir du 18 juin 2023. C’est dans ce cadre, que s’inscrit cette troisième session d’appropriation, qui s’était tenue, hier vendredi, 18 mai 2023.

L’exercice d’explication a été conduit par quatre ministres : Youba Ba de l’Elevage et de la Pêche, Andoboly Guindo de la Culture, de l’Artisanat et de l’Industrie Hôtelière et Wassidjé Founè Coulibaly et Ibrahim Ikassa Maïga. Il s’agissait pour les membres du gouvernement d’éclairer la lanterne des hôtes du jour sur le contenu de la nouvelle Constitution.

Comme, c’était une rencontre avec les hommes de la Culture, l’instant ne pouvait pas ne pas être fixé dans la dualité : Espace – Temps. Les artistes humoristes-comédiens du Centre nationale de la cinématographie ont surpris l’assistance par un sketch pour camper le décor et agrémenter la session. Une façon de joindre l’utile à l’agréable. Dans ce numéro spécial, les collaborateurs de Boubacar Sidibé ont sensibilisé le public sur la nécessité pour chaque citoyen de s’impliquer dans cet exercice de mobilisation sociale en cette phase critique de la vie de notre Nation. Qui est dans une phase de mutation sociale, nécessaire à la survie de notre pays en tant que Nation souveraine.

Après cet intermède, le ministre Ibrahim Ikassa Maïga a pris la parole pour saluer ses hôtes. Dans la deuxième partie de son adresse, il s’est prêté à un exercice de rappel du contexte dans lequel s’inscrivent les réformes en cours, précisément le changement constitutionnel.

Selon lui, cette préoccupation majeure a toujours été au cœur des priorités de la République depuis 1999 avec le président Alpha Oumar Konaré. Qui a été le premier à initier une réforme de la Constitution en vigueur, issue de la Transition politique de 1992. Mais, devant la résistance organisée des dizaines de milliers de Maliennes et de Maliens, Alpha Oumar Konaré n’a pas eu d’autres choix que d’y renoncer. Idem pour les présidents Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéïta. Tous ont renoncé à cause de la forte résistance à eux opposé.

Mais, en dépit de tous ces écueils, force est de reconnaitre que le besoin de réformer cette Loi fondamentale pour l’adapter à l’évolution de la Société reste pendante. C’est pourquoi, la question a, de nouveau, dominé les débats durant les Assises nationales de la refondation (ANR), au cours desquelles, les Maliens ont abordé et débattu toutes leurs préoccupations : celles du paysan, de la ménagère, du commerçant, de l’administrateur, du soldat, de la Femme, du Jeune, du politique, du religieux, du Tounkaranké, a rappelé le ministre Ikassa.

Pour lui, ces Assises ont permis au Peuple souverain du Mali de faire un diagnostic sans complaisance des maux qui minent la vie nationale à travers une introspection avant de réfléchir sur les pistes de solutions pour mettre en œuvre les réformes majeures. Ainsi, la phase nationale, qui a capitalisée les conclusions des concertations locales et celles tenues dans les pays de résidence des Maliens établis à l’extérieur, a permis de recueillir les opinions et les sentiments de l’ensemble des Forces vives de la Nation sur les douloureuses réalités qui assaillent notre pays mais aussi les moyens d’en sortir.

Et dans son discours de clôture, des ANR le président Assimi GOÏTA a lancé un appel à toutes les forces sociales en ces termes : « Maintenant que le diagnostic est posé par notre réflexion collective, les pistes de solutions identifiées, nous avons cependant l’obligation historique de nous donner la main, sans appartenance ethnique, religieuse, politique, afin de mettre en œuvre les changements voulus par le peuple pour son essor et pour la sauvegarde des générations futures ».

Ainsi, aux termes des travaux de cette rencontre de refondation, le Gouvernement s’est attelé à traduire en actions toutes les recommandations sous la forme d’un Document-Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat adopté en juin 2022, avec un horizon de court terme de deux ans, ciblant les actions prioritaires pour la Transition, un moyen et un long termes allant de cinq à dix ans pour les autres actions. Et parmi les actions prioritaires figure en bonne place l’élaboration de la nouvelle constitution.

Dans sa volonté inébranlable de donner corps à cette recommandation des ANR, le Président de la Transition a, par décret du 10 juin 2022, créé la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution.

A la recherche d’un large consensus, cette Commission a consulté « l’ensemble des forces vives de la Nation », tout en prenant en compte les résultats des travaux de l’ensemble des tentatives de réforme constitutionnelle de ces trente dernières années, ainsi que les conclusions de différents foras nationaux sur la question, comme la Conférence d’entente nationale, le DNI, les ANR, etc.

C’est ainsi qu’un avant-projet de Constitution a été élaboré suivant un large processus participatif et inclusif associant les Institutions de la République, les partis politiques, les organisations de la société civile, les légitimités traditionnelles, les confessions religieuses, les faîtières du monde rural, du secteur privé, des forces syndicales et de la presse, les acteurs du monde artistique et culturel, les forces armées et de sécurité, les groupes signataires et ceux de l’inclusivité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et la Diaspora, etc, a rappelé Ibrahim Ikassa Maïga.

Qui a ajouté que les réactions suscitées à la suite de ces séances de restitution ont retenu l’attention des Autorités de la Transition. Lesquelles ont créé une nouvelle Commission dite de finalisation, à laquelle les observations enregistrées ont été transmises pour être prise en charge dans le document final. Après plusieurs jours de travail, la Commission a remis le projet de Constitution finalisée au Chef de l’Etat.

C’est suite de cette remise officielle que, le président GOITA a instruit le Gouvernement de procéder à sa large vulgarisation. Et dans le cadre de l’exécution de cette instruction, un Comité de Pilotage pour la Vulgarisation du Projet de Constitution fut créé par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla MAIGA et placé auprès du Ministre de la Refondation de l’Etat, a-t-il expliqué avant d’ajouter que dès sa création le Comité de pilotage, s’est mis à la tâche pour produire les documents d’orientation, concevoir les supports de communication et préparer la phase de la mobilisation citoyenne pour présenter l’esprit et le contenu du projet de constitution afin de sensibiliser le public, tous les concitoyens, sans distinction aucune, sur les dispositions refondatrices du projet de constitution.

« C’est dire combien s’avère opportune l’organisation de la présente session d’appropriation sur le projet de constitution à l’intention des forces sociales de notre pays. » a-t-il conclu avant de céder le micro au professeur Harouna Diallo, l’expert qui avait la lourde responsabilité de présenter le document en Bamanankan.

Malikunafoni

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