Retrait de LCI et TF1 des bouquets au Mali : la HAC sanctionne pour « manquements graves »
- malikunafoninet
- 15 nov.
- 2 min de lecture

« Nous ne pouvons tolérer des contenus qui sèment la panique et falsifient la réalité du pays », confie un responsable de la Haute Autorité de la Communication (HAC) joint hier en fin de journée. L’institution malienne de régulation a annoncé, le 13 novembre 2025, le retrait immédiat de LCI et TF1 de l’ensemble des bouquets audiovisuels opérant au Mali.
Un retrait décidé après un reportage jugé alarmiste
La mesure fait suite à une délibération tenue la veille par le Collège des membres de la HAC. En cause : une séquence de l’émission Grand Dossier de LCI, diffusée le 9 novembre puis reprise par TF1 sur son site web. Le reportage, titré notamment « Mali, les Djihadistes aux portes de Bamako » et « Mali, le nouveau fief d’Al-Qaida », est accusé d’entretenir un discours alarmiste prédisant « l’effondrement imminent de l’État malien ».
Pour la HAC, ces contenus relèvent d’une apologie du terrorisme, d’une diffamation à l’encontre des autorités, d’une incitation à la déstabilisation, mais aussi de la diffusion de fausses nouvelles portant atteinte à la cohésion nationale.
Des violations légales rappelées par la HAC
L’organe de régulation invoque plusieurs textes maliens, notamment :
· L’article 39 de la loi n°00-046 du 7 juillet 2000, relatif à la diffamation ;
· L’article 2 de la loi n°2012-019, concernant la protection de l’ordre public, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.
Selon la HAC, le reportage en question enfreint également les règles fondamentales du journalisme : absence de vérification suffisante, manque de pluralité des sources, dramatisation excessive des faits.
Une récidive pour LCI
La décision souligne un élément aggravant : LCI avait déjà été retirée des bouquets autorisés au Mali en août 2024 pour des faits similaires. Cette nouvelle infraction a pesé dans la balance au moment de statuer.
Application immédiate pour les distributeurs
L’institution rappelle à tous les opérateurs de diffusion et distributeurs de services audiovisuels leur obligation légale : l’article 41 du décret n°2016-0715 les contraint à suspendre immédiatement tout service étranger si la HAC en fait la demande.
Les distributeurs ont donc reçu l’ordre d’interrompre, « jusqu’à nouvel ordre », la diffusion des deux chaînes françaises.
Quelles suites possibles ?
Aucune durée n’a été précisée pour la suspension. La HAC indique que la décision restera en vigueur tant que les griefs ne seront pas levés. Les opérateurs s’exposent à des sanctions en cas de non-exécution.
Du côté des médias français concernés, aucune réaction officielle n’avait encore été publiée au moment de la rédaction de cet article.
Reste à savoir si LCI et TF1 demanderont à être entendues ou à engager une procédure de clarification. Dans l’intervalle, le débat sur la responsabilité des médias étrangers dans le traitement des crises sécuritaires en Afrique de l’Ouest s’en trouve ravivé.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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