Remise des cartes RAMED : un geste qui renforce la justice sociale pour les chauffeurs

« Les chauffeurs méritent une protection sociale digne », a déclaré la ministre de la Santé, Assa Badiallo Touré, en ouvrant la cérémonie de remise symbolique des cartes RAMED, ce jeudi 20 novembre 2025 à Bamako. Des mots forts, qui résonnent dans un contexte marqué par la pression sécuritaire sur les convois routiers et les risques croissants pour ceux qui assurent la continuité des transports.

L’événement s’est tenu en marge de la 24ᵉ session du Conseil d’administration de l’ANAM et a rassemblé syndicats, responsables gouvernementaux et partenaires du secteur routier. Aux côtés de la ministre de la Santé, le ministre du Travail a souligné l’importance de ce dispositif dans la consolidation du dialogue social.

Une mesure issue d’un accord signé après des semaines de tensions

Cette remise intervient une semaine après la signature du protocole d’accord entre le Gouvernement et les organisations syndicales des chauffeurs, conclu le 13 novembre. Cet accord prévoyait notamment la prise en charge médicale des chauffeurs et apprentis blessés lors des escortes de citernes, des missions souvent menées dans des zones à haut risque.

Pour la ministre de la Santé, cette avancée traduit « la volonté ferme des autorités de garantir un accès équitable aux soins, surtout pour les professions exposées au danger ». Le RAMED permettra désormais aux bénéficiaires de se faire soigner dans les structures de leur choix, tout en allégeant considérablement leurs charges financières.

Les syndicats saluent une décision “historique”

Le représentant des chauffeurs a exprimé sa gratitude, allant jusqu’à proposer l’instauration d’une Journée nationale dédiée aux chauffeurs et apprentis routiers, chaque 20 novembre. Une demande symbolique qui souligne l’importance de cette profession dans l’économie nationale, du transport des marchandises à l’approvisionnement des villes enclavées.

Le ministre du Travail, lui, a mis en avant « l’effort collectif » ayant permis d’aboutir à cette mesure, estimant qu’elle renforce la cohésion sociale dans un contexte de crise sécuritaire et logistique.

Vers un renforcement de la protection sociale ?

Au-delà du geste symbolique, cette remise de cartes RAMED ouvre la voie à une réflexion plus large sur la protection des travailleurs exerçant dans des environnements à risques.

La ministre a d’ailleurs conclu en invitant les syndicats à « poursuivre le même esprit de patriotisme », rappelant que la santé de chaque citoyen doit rester « une priorité nationale ».

La suite dépendra de la capacité des parties à élargir ce modèle à d’autres catégories professionnelles, et à garantir la pérennité du dispositif dans un contexte budgétaire et sécuritaire encore fragile.

Oura KANTÉ

Malikunafoni