Pékin affiche sa puissance et défie Washington

« La Chine est du bon côté de l’histoire », a martelé Xi Jinping mercredi à Pékin, devant une tribune où se tenaient à ses côtés Vladimir Poutine et Kim Jong Un. Pour la première fois, les trois dirigeants sont apparus ensemble, avant un défilé militaire d’une ampleur inédite sur la place Tiananmen.

Cette parade, organisée pour marquer le 80ᵉ anniversaire de la victoire chinoise sur le Japon, a été l’occasion de dévoiler un arsenal impressionnant : missile balistique intercontinental, drone sous-marin géant, armes laser et même des « chiens robots » armés. Plus qu’une démonstration patriotique, l’événement a été interprété par les observateurs comme un signal politique adressé aux États-Unis.

Selon la BBC, le geste symbolique le plus fort n’était pas dans les rangs parfaitement alignés des soldats, mais dans la poignée de main entre Xi et Kim, suivie de l’accolade chaleureuse avec Poutine. Donald Trump a d’ailleurs rapidement réagi sur Truth Social, accusant Pékin de fomenter une coalition hostile à l’Amérique.

Pour les correspondants de la chaîne britannique, ce spectacle militaire illustre la volonté de Xi de se poser en alternative au leadership américain. La Chine profite du repli de Washington et du protectionnisme de l’ère Trump pour occuper l’espace laissé vacant dans les institutions internationales. Mais ce « nouvel ordre mondial » reste fragile : l’Inde, pourtant courtisée, garde ses distances et des tensions persistent entre ces puissances émergentes.

Reste que le signal envoyé est clair : Pékin n’entend plus seulement peser économiquement. En rassemblant autour de lui deux des dirigeants les plus isolés de la planète, Xi Jinping trace les contours d’une alliance qui, même imparfaite, ambitionne de redessiner l’équilibre global.

BBC

Malikunafoni