Parade militaire à Washington : une démonstration de force assombrie par un meurtre politique
- malikunafoninet
- 14 juin
- 2 min de lecture

« Il est essentiel pour nous de montrer que la démocratie est encore forte dans ce pays », martèle Vikas Mehta, manifestant venu avec sa famille. À Washington, la grand-messe militaire voulue par Donald Trump pour célébrer son 79e anniversaire s’est tenue dans un climat de tension extrême, entre ferveur patriotique et indignation populaire.
Ce samedi, les rues de la capitale américaine ont vu défiler près de 7.000 soldats, 150 blindés et une cinquantaine d’avions militaires, pour une parade sans précédent depuis la fin de la Guerre du Golfe en 1991. Mais cette démonstration de puissance, chiffrée à 45 millions de dollars, s’est déroulée dans une atmosphère plombée par un double choc : le meurtre d’une élue du Minnesota et la colère populaire contre la politique du président.
Melissa Hortman, 55 ans, élue locale respectée, et son mari ont été tués à leur domicile dans ce que le gouverneur Tim Walz qualifie de « violence politique délibérée ». Le suspect reste en fuite. Un autre couple d’élus démocrates a également été grièvement blessé. Ces drames ont entraîné l’annulation d’une manifestation à Minneapolis et accentué le malaise dans un pays fracturé.
En parallèle, le mouvement "No Kings", opposé à ce que les manifestants dénoncent comme l’« autoritarisme » de Donald Trump, a mobilisé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays. À New York, malgré la pluie, une marée humaine a défilé sur la 5e avenue, scandant des slogans hostiles au président. À Los Angeles, la Garde nationale, déployée pour encadrer les rassemblements, a été huée mais n’a pas réagi.
À Bethesda, dans la banlieue de Washington, Sarah Hargrave, manifestante, dénonce « le mépris pour la vérité, les attaques contre les immigrés et la science ». De son côté, Donald Trump a qualifié les opposants de « gens qui détestent notre pays », tout en réaffirmant son soutien au droit à manifester « pacifiquement ».
Dans cette Amérique coupée en deux, la parade militaire s’est voulue spectacle de puissance. Mais derrière les blindés et les fanfares, c’est un pays profondément divisé qui s’est donné à voir.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni




































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