Nouvel ordre sécuritaire en Côte d’Ivoire : entre départ français et arrivée américaine
- malikunafoninet
- 29 mai
- 2 min de lecture

La Côte d’Ivoire rebat les cartes de son partenariat militaire. Alors que les Français ont définitivement quitté leur base de Port-Bouët, les Américains s’installent discrètement à Bouaké, dans un contexte géopolitique africain en pleine mutation. Reportage.
Bouaké, mai 2025 – « Nous avons choisi Bouaké pour garantir notre souveraineté tout en poursuivant une coopération stratégique avec nos partenaires », confie un proche du ministère ivoirien de la Défense. C’est dans cette ville du centre du pays que les États-Unis viennent discrètement d’installer leurs drones sur une partie de l’aéroport, à l’est, après de longues négociations avec Abidjan.
Depuis la rétrocession de la base militaire française de Port-Bouët en février dernier — mettant fin à un demi-siècle de présence tricolore — la Côte d’Ivoire a rapidement comblé le vide sécuritaire. Le président Alassane Ouattara a multiplié les partenariats : d’abord avec la Turquie en octobre 2024, puis avec les États-Unis et le Maroc. Objectif : diversifier ses alliances avant l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Le choix des Américains de se contenter d’un format réduit à Bouaké, après avoir espéré implanter une base plus conséquente à Korhogo, traduit un recul stratégique. Ce repli s’inscrit dans un contexte de repositionnement global : depuis leur éviction du Niger en 2023, les États-Unis cherchent une nouvelle assise en Afrique de l’Ouest. Et Washington s’interroge désormais sur la viabilité d’une présence militaire massive sur le continent, notamment depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Le commandant de l’AFRICOM, le général Langley, venu en visite à Abidjan le 16 mai, a défendu une ligne interventionniste, alertant contre l’influence croissante de la Chine et de la Russie. Mais à Washington, les débats font rage entre partisans du désengagement et défenseurs d’un maintien des troupes, dans un climat de repli stratégique.
Pour les autorités ivoiriennes, ce contexte est une opportunité. En terrain africain, on ne subit plus les décisions des grandes puissances : on les négocie. Le nouveau jeu d’équilibre mis en place par Ouattara en est la preuve.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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