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Nigeria : Atiku Abubakar quitte le PDP et rejoint l’opposition unifiée face à Tinubu pour 2027

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Dans un bouleversement majeur de la scène politique nigériane, l’ancien vice-président Atiku Abubakar a officiellement quitté le Parti démocratique populaire (PDP), qu’il avait contribué à fonder dans les années 1990. Son départ, annoncé le 14 juillet 2025, s’explique par des « divergences irréconciliables » avec la direction actuelle du parti, qu’il accuse de s’éloigner des idéaux fondateurs.

 

Cette rupture intervient à moins de deux ans des élections générales de 2027 et s’inscrit dans un mouvement plus large de recomposition de l’opposition nigériane. Atiku a rejoint le Congrès démocratique africain (ADC), coalition émergente qui cherche à unifier les forces d’opposition pour défier le président sortant Bola Tinubu.

 

L’ADC, parti jusqu’ici marginal, prend désormais une nouvelle dimension avec l’arrivée d’Atiku et d’autres figures importantes telles que Peter Obi, ancien candidat du Parti travailliste en 2023, ainsi que Rotimi Amaechi et Nasir El-Rufai. Le président par intérim de l’ADC, David Mark, lui-même récent ex-membre du PDP, affirme que cette alliance vise à « sauver la démocratie » au Nigeria et à contrer toute dérive vers un régime à parti unique.

 

La coalition Atiku-Obi, bien que potentiellement puissante, soulève également des tensions internes. Certains, comme Dumebi Kachikwu, ancien candidat de l’ADC, dénoncent des tentatives d’hégémonie d’Atiku et appellent à ce que le Sud, historiquement sous-représenté, puisse accéder au pouvoir après huit années de présidence nordiste sous Muhammadu Buhari. Il critique aussi le manque de vision politique claire et les luttes pour le contrôle des postes au sein du parti.

 

Le départ d’Atiku fragilise le PDP, qui perd l’un de ses principaux leaders et soutiens financiers. De même, le Parti travailliste perd en influence sans Peter Obi. Malgré cela, ces deux partis continuent de contrôler plusieurs États fédérés, même si cette base pourrait s’éroder si d’autres responsables rejoignent l’ADC ou le parti au pouvoir, l’APC.

 

Le président Bola Tinubu, élu en 2023 avec 37 % des voix, semble prêt à briguer un second mandat malgré des questionnements sur son état de santé. La présidentielle de 2027 s’annonce donc ouverte et incertaine, dépendant largement de la capacité de l’opposition à maintenir son unité et à proposer une alternative crédible.

 

L’ADC se présente aujourd’hui comme le nouveau pôle central de l’opposition, mais la cohabitation des ambitions d’Atiku et d’Obi sera déterminante pour la stabilité et la cohérence de cette alliance. Le Nigeria suit de près cette recomposition politique majeure, dans un contexte où les enjeux démocratiques et sociaux restent cruciaux.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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