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Mozambique : attaque djihadiste meurtrière à Mocimboa da Praia, près des sites gaziers

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« Ils ont surgi à la tombée de la nuit, semant la terreur », raconte un habitant de Mocimboa da Praia, encore sous le choc. Dimanche 7 septembre, des combattants affiliés à l’État islamique ont attaqué cette ville stratégique du nord du Mozambique, située à seulement 80 kilomètres du site gazier de TotalEnergies à Afungi. Bilan provisoire : au moins quatre morts, dont deux civils exécutés par décapitation.

 

La cible n’est pas anodine. Mocimboa da Praia, occupée par les djihadistes pendant près d’un an avant d’être reprise en 2021, symbolise la fragilité sécuritaire du Cabo Delgado. Malgré la présence de l’armée mozambicaine appuyée par des troupes rwandaises, l’insurrection lancée en 2017 continue de frapper, laissant derrière elle plus de 6 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

 

Selon plusieurs témoins, les assaillants ont mené leur offensive en soirée avant d’affronter les forces rwandaises déployées en renfort. Après leur repli, la panique a gagné une population déjà éprouvée par des vagues successives de violences. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montreraient les victimes, mais elles n’ont pas été authentifiées.

 

Cette attaque intervient à un moment particulièrement sensible. TotalEnergies prévoit de relancer d’ici la fin de l’été ses activités gazières à Afungi, gelées depuis le massacre de Palma en 2021. ExxonMobil doit de son côté prendre une décision d’investissement majeure en 2026 pour un projet encore plus ambitieux. Mais ces mégaprojets, considérés comme une chance économique historique pour le Mozambique, constituent aussi des cibles de choix pour les insurgés qui cherchent à déstabiliser l’État.

 

Au-delà des enjeux énergétiques et géopolitiques, c’est la population qui paie le prix le plus lourd. De nouvelles vagues de déplacés s’ajoutent chaque semaine, accentuant une crise humanitaire déjà dramatique. Les autorités britanniques ont d’ailleurs renforcé leurs consignes, déconseillant tout voyage dans le nord du pays.

 

Entre espoirs économiques et insécurité persistante, le Mozambique reste face à une équation douloureuse : comment garantir la paix dans le Cabo Delgado alors que chaque reprise d’activité devient une nouvelle cible potentielle ?

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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