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Moscou tente de bloquer le retour des sanctions contre l’Iran à l’ONU

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« La communauté internationale doit choisir entre la diplomatie et l’escalade », a averti l’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polyanski. Par ces mots, Moscou a lancé un avertissement clair au Conseil de sécurité : activer le mécanisme de « snapback » contre l’Iran risquerait d’embraser une situation déjà fragile.

 

La Russie a en effet déposé un projet de résolution destiné à empêcher la réactivation automatique des sanctions de l’ONU contre Téhéran. À l’approche du 18 octobre, date butoir de la résolution 2231 qui encadre l’accord nucléaire iranien, Londres, Paris et Berlin plaident pour le déclenchement du mécanisme de retour des sanctions, accusant l’Iran de s’écarter de ses engagements.

 

Le spectre d’un retour en arrière diplomatique

 

Signé en 2015, le Plan d’action global commun (PAGC) prévoyait une levée progressive des sanctions en échange d’un encadrement strict du programme nucléaire iranien. Mais depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018, suivi du rétablissement de leurs sanctions, l’équilibre de l’accord est rompu. Les Européens, malgré leurs engagements initiaux, se sont alignés sur Washington en imposant à leur tour des restrictions à Téhéran.

 

C’est dans ce climat de méfiance que le « snapback » refait surface : une arme juridique qui permet à un État partie de rétablir toutes les sanctions de l’ONU, même sans consensus. Pour Moscou et Pékin, qui défendent une solution politique, ce mécanisme ne ferait qu’accroître les tensions.

 

« Donner du temps à la diplomatie »

 

« La Russie et la Chine veulent accorder un répit aux négociations », a souligné Polyanski. Selon lui, relancer les sanctions reviendrait à fermer la porte à toute discussion, au moment où les initiatives diplomatiques sont déjà fragilisées par les crises régionales.

 

L’Iran, soutenu par Moscou et Pékin, dénonce de son côté une stratégie occidentale visant à justifier l’isolement économique de la République islamique, sans preuves tangibles d’un programme militaire nucléaire.

 

Une épreuve de vérité pour le Conseil de sécurité

 

Le projet russe sera examiné dans les prochains jours à New York. Mais ses chances de succès apparaissent minces face à l’opposition affichée des Européens et des Américains. « Ce vote montrera clairement qui est prêt à défendre la diplomatie et qui cherche l’affrontement », a conclu le diplomate russe.

 

En coulisses, plusieurs analystes estiment qu’un retour aux sanctions de l’ONU signerait la mort politique de l’accord de 2015. Ce serait aussi un signal inquiétant pour la stabilité régionale, alors que le Moyen-Orient reste marqué par de multiples foyers de crise.

 

Malikunafoni

 

 

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