Maroc : l’effondrement de deux immeubles relance l’alerte sur l’habitat précaire

« On a cru que la terre s’ouvrait sous nos pieds », raconte un habitant encore sous le choc, les yeux rivés sur les décombres du quartier Al Massira. En pleine nuit, deux immeubles d’habitation de quatre étages se sont successivement effondrés, transformant en quelques secondes cette zone densément peuplée en un vaste champ de ruines.

Selon les premiers bilans communiqués sur place, plusieurs personnes ont perdu la vie et plus d’une dizaine de blessés ont été évacués vers les hôpitaux de la ville. Le Wali de la région, Khalid Ait Taleb, accompagné du préfet de police et des équipes de la protection civile, supervise les opérations de secours qui se poursuivent sans relâche. Un périmètre de sécurité a été dressé, car des habitants pourraient encore être coincés sous les amas de béton.

Un quartier marqué par la précarité urbanistique

Si les causes exactes de la catastrophe restent à déterminer, les premiers témoignages évoquent une zone construite de manière anarchique, où l’habitat insalubre constitue depuis longtemps une bombe à retardement. Le sinistre n’est malheureusement pas isolé : la ville de Fès connaît régulièrement des incidents liés au vieillissement de bâtiments non conformes ou mal entretenus.

Sur place, les secouristes déploient des engins de levage et des détecteurs spécialisés pour tenter de localiser d’éventuels survivants. Autour du site, les habitants, tétanisés, observent les recherches dans un silence lourd, partagé entre l’angoisse et l’incompréhension.

Une enquête ouverte, des responsabilités attendues

Les autorités ont immédiatement ordonné l’ouverture d’une enquête pour éclaircir les circonstances de cet effondrement en chaîne et identifier d’éventuels manquements, qu’ils soient techniques, administratifs ou liés à l’entretien des immeubles. Les résultats seront particulièrement scrutés dans un contexte où les appels à une politique de rénovation urbaine plus rigoureuse se multiplient.

Alors que les opérations de secours se poursuivent, la question demeure : ce drame servira-t-il de déclencheur à une refonte de la gestion de l’habitat précaire au Maroc, ou restera-t-il un épisode de plus dans une longue série d’alertes ignorées ?

MarocHebdo

Oura KANTE

Malikunafoni