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Licenciements économiques : Benjamin Lucas plaide pour une reprise en main par l’État et un renforcement du pouvoir syndical

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Alors que les suppressions d’emplois se multiplient dans les secteurs stratégiques, le député écologiste Benjamin Lucas veut replacer l’intérêt général au cœur des décisions économiques.

 

À l’approche de la publication de son rapport parlementaire sur les défaillances de l’État face aux plans de licenciements, prévue pour mi-juillet, Benjamin Lucas, député du groupe Écologiste et social, dresse un constat sévère : les salariés paient trop souvent le prix de décisions prises sans contrôle réel, dans l’opacité, et au bénéfice exclusif des grandes entreprises. Pour y remédier, il appelle à une réforme profonde de l’intervention publique.

 

Dans un entretien accordé à L’Humanité, le parlementaire insiste sur la nécessité de revoir en profondeur les règles encadrant les licenciements économiques. « Les décisions doivent être appréciées à l’échelle du groupe, et non pas uniquement usine par usine », soutient-il. Selon lui, cette approche fragmentée permet à certains groupes de contourner leurs responsabilités sociales, notamment en maintenant des profits globaux tout en fermant des sites localisés.

 

Une administration proactive et une justice plus tôt saisie

 

Benjamin Lucas propose que l’administration publique soit intégrée dès le début de la procédure de licenciement pour évaluer la validité du motif économique. Actuellement, le contrôle juridique intervient tardivement, une fois les décisions prises. Ce calendrier désavantage les salariés et limite les recours effectifs. Le député suggère également de clarifier la notion de « sauvegarde de la compétitivité », trop souvent utilisée comme justification fourre-tout pour des restructurations peu justifiées économiquement.

 

Renforcer le pouvoir des représentants du personnel

 

Pour rééquilibrer les rapports de force au sein des entreprises, Benjamin Lucas préconise d’accorder un droit de veto suspensif aux représentants élus des salariés en cas de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Cette disposition viserait à mieux défendre les intérêts des travailleurs avant que les suppressions de postes ne deviennent irréversibles. Il plaide également pour un doublement des moyens et prérogatives des représentants du personnel dans les comités sociaux et économiques (CSE).

 

Créer une haute autorité de contrôle des aides publiques

 

Au-delà du cadre de l’entreprise, le député veut engager un débat plus large sur l’usage de l’argent public. Il envisage la création d’une instance indépendante chargée de surveiller l’attribution et l’utilisation des aides publiques aux entreprises. « Il est temps que les entreprises apprennent à rendre des comptes à la puissance publique et aux citoyens », affirme-t-il.

 

Alors que le gouvernement se dit attaché à la « valeur travail », Benjamin Lucas appelle à ce que cette formule ne reste pas un slogan. Pour lui, cela implique de valoriser concrètement les salariés et de faire primer la justice sociale dans les arbitrages économiques. Une position qui, à quelques mois de la rentrée parlementaire, pourrait alimenter de nouveaux débats sur le rôle de l’État face aux mutations du monde du travail.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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