Lavrov à NBC : « Poutine est prêt à rencontrer Zelenski, mais pas pour une mise en scène »

« Le président Vladimir Poutine est prêt à rencontrer Vladimir Zelenski, mais seulement si la rencontre est réellement préparée et porte sur un agenda présidentiel », a affirmé Sergueï Lavrov dans une interview accordée à NBC. Le chef de la diplomatie russe a écarté toute rencontre « pour des photos ou pour satisfaire le goût du spectacle » du président ukrainien.

Lavrov a rappelé que trois cycles de négociations directes russo-ukrainiennes ont eu lieu à Istanbul et que Moscou a proposé la création de groupes de travail politiques, humanitaires et militaires, sans réponse de Kiev. Selon lui, les discussions restent bloquées parce que « Zelenski refuse d’aborder la question territoriale, l’adhésion à l’Otan ou les droits de la population russophone ».

Interrogé sur la légitimité du président ukrainien, Lavrov a déclaré : « Nous le reconnaissons de facto comme chef du régime, mais pas comme dirigeant légitime selon la Constitution ukrainienne ».

Le ministre a également insisté sur le principe « d’indivisibilité de la sécurité », selon lequel aucun État ne peut renforcer sa sécurité au détriment d’un autre, accusant l’Otan de faire « exactement le contraire ».

Concernant les frappes russes, Lavrov a nié tout ciblage délibéré de civils et affirmé que seules « des infrastructures liées à la machine militaire ukrainienne » sont visées. Il a renvoyé aux médias occidentaux la charge de « prouver » les accusations de frappes contre des maternités, écoles ou églises.

Sur les perspectives de paix, Lavrov a rappelé qu’en avril 2022, une proposition ukrainienne prévoyait la neutralité et la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan avec des garanties de sécurité internationales, mais qu’elle aurait été bloquée « sous pression des États-Unis et du Royaume-Uni ».

Enfin, il a accusé l’Occident d’avoir préparé et financé le « coup d’État » de 2014, point de départ selon Moscou du conflit actuel : « Nous défendons des millions de Russes et de russophones déclarés terroristes dans leur propre pays. »

Malikunafoni