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L’Éthiopie mise sur l’atome civil aux côtés de Moscou

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« Nous avons besoin d’une énergie stable et abondante pour soutenir notre développement », a lancé le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, en marge de sa visite officielle à Moscou. Jeudi, son gouvernement a signé avec la société publique russe Rosatom un accord préliminaire pour la construction de la première centrale nucléaire du pays.

 

Une quête d’autonomie énergétique

 

Malgré l’entrée en service du Grand barrage de la Renaissance (GERD) début septembre – un méga-projet hydroélectrique de 5 150 MW présenté comme le plus ambitieux du continent –, l’Éthiopie peine encore à couvrir ses besoins. Dans un pays où l’accès à l’électricité reste incomplet, notamment dans les zones rurales, le recours au nucléaire apparaît comme une alternative stratégique pour diversifier les sources d’énergie et répondre à une demande en pleine expansion.

 

Un partenariat qui dépasse l’énergie

 

L’accord signé au Kremlin ne se limite pas aux aspects techniques. Il prévoit une feuille de route détaillant les étapes du projet, mais aussi la formation d’ingénieurs et de techniciens éthiopiens. Addis-Abeba espère ainsi jeter les bases d’un véritable secteur nucléaire national. Pour Moscou, qui a déjà conclu des accords similaires avec le Mali, le Burkina Faso ou encore l’Égypte, il s’agit de renforcer son influence sur le continent par le biais de l’atome civil.

 

Un pari risqué mais stratégique

 

Le projet suscite toutefois des interrogations. Le coût financier s’annonce colossal alors que l’Éthiopie reste fragilisée par une dette extérieure lourde. Sur le plan technique, le pays devra surmonter le déficit d’infrastructures et de main-d’œuvre qualifiée. Enfin, le choix de la Russie, dans un contexte international tendu, soulève des enjeux géopolitiques : Moscou se sert du nucléaire comme levier diplomatique face à l’Occident.

 

Le nucléaire africain en marche

 

Avec cette initiative, Addis-Abeba rejoint la courte liste des capitales africaines qui misent sur l’atome. L’Afrique du Sud reste pour l’instant le seul État exploitant une centrale en fonctionnement. L’Égypte construit actuellement la sienne avec Rosatom, tandis que le Niger affiche aussi ses ambitions nucléaires.

 

L’accord éthiopien ouvre donc un nouveau chapitre : entre nécessité énergétique et choix politique, il pourrait accélérer l’essor du nucléaire civil en Afrique. Mais sa réussite dépendra autant de la capacité d’Addis-Abeba à mobiliser des financements que de sa volonté à former une nouvelle génération de spécialistes.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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