"Kassé Mady Diabaté, la voix d’or de Kéla".
- malikunafoninet
- 30 mai
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« Quand on parle de Kassé Mady, on parle de l’âme même du Mandé. Sa voix est une bénédiction pour tout le peuple malien », confie un organisateur de festival traditionnel à Kangaba, le regard plein de respect.
À Kéla, village emblématique du Mandé, chaque griot porte une histoire, mais celle de Kassé Mady Diabaté reste unique. Né en 1949, ce descendant direct des légendaires Diabaté — lignée de griots depuis Morykaba Diabaté, compagnon de Soundjata Keïta — s’impose très jeune par la douceur saisissante de sa voix, contrastant avec la puissance habituelle des chanteurs mandingues.
C’est à Kangaba, à l’âge de 20 ans, que sa carrière prend un tournant. Demba Diallo, alors commandant du cercle et mécène passionné de musique, l’intègre dans son orchestre local, offrant au jeune Kassé Mady sa première expérience dans la musique moderne électrifiée. Très vite, il devient une figure incontournable, auréolé du titre de « premier chanteur malinké ».
Sa notoriété gagne Bamako : en 1972, il rejoint le Badéma National, orchestre officiel de la capitale, tout en continuant à officier comme griot lors des grandes cérémonies traditionnelles. Cette double vie artistique durera jusqu’en 1988.
Mais c’est bien plus tard, avec l’album "Fodé", que Kassé Mady franchit un nouveau cap. Le producteur Ibrahima Sylla fait appel à Boncana Maïga — flûtiste de renom, formé à Cuba, passé par la Fania All Stars de New York — pour sublimer la voix du maître. De cette rencontre naît une œuvre saluée par les connaisseurs, un pont entre les racines profondes du Mandé et les envolées modernes de la musique africaine contemporaine.
À Kéla, chacun vous dira que Kassé Mady n’est pas simplement un chanteur : il est un héritier, une mémoire vivante.
Haoua Sangaré
Malikunanfoni
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