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Investiture d’Alassane Ouattara : Abidjan affiche sa puissance diplomatique

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« Le devoir peut parfois transcender la parole donnée ». C’est avec ces mots, prononcés quelques mois plus tôt, qu’Alassane Ouattara avait justifié son retour dans l’arène politique. Ce lundi 8 décembre à Abidjan, ils prennent un relief particulier alors que le chef de l’État ivoirien prête serment pour un quatrième mandat, sous les regards d’une Afrique rassemblée.

 

Une cérémonie pensée comme une démonstration d’influence

 

Dans l’enceinte solennelle du Palais du Plateau, le président ivoirien renouvelle son engagement à défendre la Constitution et à garantir l’unité nationale. Mais au-delà du rituel institutionnel, c’est la mise en scène diplomatique qui frappe : une dizaine de dirigeants africains ont fait le déplacement, offrant à la Côte d’Ivoire une visibilité rarement atteinte dans la sous-région.

 

Parmi eux, les présidents du Congo-Brazzaville, de la Mauritanie, du Ghana, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Liberia, des Comores, du Gabon, de l’Angola et de la Gambie. Selon les autorités ivoiriennes, Faure Gnassingbé et Ismaël Omar Guelleh doivent rejoindre la cérémonie dans la journée, confirmant l’ampleur de la mobilisation.

 

L’appui discret de Washington et Paris

 

La présence occidentale, moins ostentatoire mais politiquement significative, souligne l’importance stratégique d’Abidjan. Les États-Unis ont envoyé Jacob Helberg, secrétaire d’État aux Affaires économiques, signal fort de l’administration Trump envers un partenaire clé en Afrique de l’Ouest. La France est représentée par Éléonore Caroit, chargée de la Francophonie et des partenariats internationaux, tandis que l’Organisation internationale de la Francophonie est également présente au plus haut niveau.

 

À ces délégations s’ajoute un trio d’anciens présidents Goodluck Jonathan, Nana Akufo-Addo et Mahamadou Issoufou  dont la participation illustre les relations tissées par Alassane Ouattara au fil de ses mandats.

 

Un quatrième mandat contesté mais assumé

 

Âgé de 83 ans, le président ivoirien ouvre ce nouveau quinquennat dans un contexte contrasté : croissance soutenue d’un côté, contestations politiques de l’autre. L’opposition persiste à dénoncer un mandat « anticonstitutionnel » et l’exclusion de plusieurs de ses figures lors du processus électoral. Réélu fin octobre avec près de 90 % des suffrages, le chef de l’État n’en présente pas moins ce nouveau départ comme une réponse aux défis sécuritaires et économiques de la région.

 

« Cette victoire est celle du peuple qui a choisi la stabilité », assurait-il dès le lendemain de sa réélection. Dans son discours à la Nation, prévu après la prestation de serment, il devrait réaffirmer ses priorités : consolidation de la paix, cohésion sociale et poursuite des réformes économiques engagées depuis une décennie.

 

Abidjan, carrefour diplomatique d’une région sous tension

 

L’investiture de ce 8 décembre consacre le rôle croissant de la Côte d’Ivoire au sein d’une Afrique de l’Ouest traversée par les crises, du Sahel aux tensions récentes au Bénin. En rassemblant à la fois dirigeants en exercice, anciens chefs d’État et représentants de puissances mondiales, Abidjan se positionne comme un pôle de stabilité et un interlocuteur incontournable.

 

La cérémonie, prévue pour s’achever par les honneurs militaires et la traditionnelle photo de famille, laisse désormais entrevoir une autre étape décisive : la formation du prochain gouvernement, très attendue pour éclairer les orientations de ce nouveau mandat.

 

Oura KANTE

Malikunafoni

 

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