Guinée : la CPI en visite à Conakry après la grâce controversée de Dadis Camara
- malikunafoninet
- 22 mai
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La visite annuelle de la Cour pénale internationale (CPI) en Guinée, cette fois, ne passe pas inaperçue. Deux mois après la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, les enjeux dépassent le simple suivi du procès du massacre du 28 septembre 2009. La justice guinéenne est sur la sellette.
« La grâce est censée intervenir après une décision définitive. Ce n’est pas le cas ici », déplore Alseny Sall, porte-parole de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Comme lui, de nombreuses voix s’élèvent à Conakry pour dénoncer une mesure jugée arbitraire, prise alors même que l’appel du procès n’avait pas été engagé.
Condamné pour crimes contre l’humanité dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009, Dadis Camara a été gracié en mai dernier pour raisons de santé. Une décision qui a suscité l’indignation, relançant les inquiétudes sur l’indépendance du processus judiciaire.
Arrivée cette semaine à Conakry, la délégation de la CPI entend évaluer les conséquences de cette grâce. Si cette mission est censée être routinière, elle prend cette fois des allures de test diplomatique. Selon le mémorandum signé entre la Guinée et la CPI, toute entrave au bon déroulement du procès pourrait conduire à une reprise en main du dossier par la Cour.
Sur le terrain, les représentants des victimes s’inquiètent : sur près de 500 parties civiles, seules 334 ont été reconnues éligibles à une indemnisation. Pour beaucoup, cette nouvelle tournure jette une ombre sur un processus longtemps attendu, amorcé seulement en 2022 — treize ans après les faits.
Le gouvernement guinéen, lui, reste silencieux. Mais pour les ONG et les familles des victimes, une chose est claire : la grâce présidentielle pourrait être le point de rupture d’une justice déjà fragilisée.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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