Guinée : création d’une Direction générale des élections, l’opposition dénonce une manœuvre de confiscation du pouvoir
- malikunafoninet
- 17 juin
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« À cette allure, il vaudrait mieux faire comme le Mali et le Niger en se passant d’élections aux résultats connus d’avance », s’indigne Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de Guinée.
Conakry – Annoncée samedi 15 juin à la télévision nationale par décret présidentiel, la création d’une Direction générale des élections (DGE) en Guinée fait déjà polémique. Placée sous l’autorité du ministère de l’Administration du territoire, cette nouvelle structure, dotée d’une autonomie financière, aura pour mission d’organiser les élections et référendums, de gérer le fichier électoral biométrique et de contribuer à la sécurisation du processus électoral.
Prévue pour piloter le référendum constitutionnel du 21 septembre prochain, cette DGE est perçue par plusieurs figures de l’opposition comme un instrument au service du maintien de la junte au pouvoir. Le président de l’UDRP, Édouard Zoutomou Kpoghomou, parle ouvertement d’une « tentative de confiscation du pouvoir » par le CNRD, tandis que le RPG d’Alpha Condé évoque une « stratégie de légitimation d’un pouvoir de fait ».
Sous pression de la communauté internationale, le régime du général Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2021, s’était pourtant engagé à un retour à l’ordre constitutionnel avant fin 2024. Mais le retard accumulé et la montée des discours favorables à une candidature du président de la Transition nourrissent les soupçons.
Pour Me Traoré, la politisation de l’administration et le rôle confié au ministère de l’Administration du territoire dans l’organisation du scrutin jettent un sérieux doute sur la transparence du processus. À quelques mois de l’échéance annoncée, la confiance semble rompue entre le pouvoir et une opposition de plus en plus méfiante.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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