Guerre en Ukraine : l’Europe prend le relais du financement militaire de Kiev
- malikunafoninet
- 4 sept.
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« L’armée ukrainienne est aujourd’hui la plus aguerrie d’Europe, par la force des choses », observe-t-on à l’Élysée. Cette réalité s’appuie sur un basculement majeur : les Européens sont désormais les premiers bailleurs de fonds militaires de Kiev, devant Washington.
Selon l’Institut allemand Kiel, depuis juin, les pays européens ont fourni environ 95 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, contre 75 milliards pour les États-Unis. En y ajoutant le soutien humanitaire et financier, le total européen atteint 167 milliards d’euros depuis février 2022, contre près de 115 milliards côté américain.
L’ombre de Washington dans les arsenaux européens
Cette montée en puissance européenne ne signifie pas pour autant autonomie stratégique. La majorité des armements destinés à Kiev continuent d’être fabriqués outre-Atlantique. Sous la pression de Donald Trump, qui refuse que les États-Unis « offrent » des armes à l’Ukraine, les alliés européens se sont engagés à financer des commandes d’armements américains. Exemple : fin août, le département d’État a annoncé la livraison de 3 350 missiles de croisière longue portée ERAM à Kiev, pour un montant de 825 millions de dollars. Officiellement achetés par l’Ukraine, ils ont été financés par un consortium mêlant pays européens et États-Unis.
Des « garanties de sécurité » en discussion
Réunis à Paris autour d’Emmanuel Macron et de Volodymyr Zelensky, une trentaine de pays – dont le Japon, l’Australie et le Canada – planchent sur des « garanties de sécurité » à long terme. Le plan repose sur trois volets : terrestre, maritime et aérien.
Troupes au sol : un déploiement européen, limité et symbolique, est évoqué, sans vocation à combattre. Mais Berlin et Varsovie y sont hostiles.
Mer Noire : Ankara, qui contrôle l’accès aux détroits, pilote la réflexion. Le déminage de certaines zones est jugé indispensable pour sécuriser la navigation.
Ciel : les modalités d’une couverture aérienne et antiaérienne restent floues.
La plupart des partenaires européens exigent toutefois un « filet de sécurité » américain, indispensable selon eux pour compenser leurs faiblesses en commandement, renseignement et défense sol-air.
Une armée ukrainienne consolidée
Avec plus de 800 000 soldats, l’armée ukrainienne reste le pilier central de sa propre sécurité. Depuis 2022, 130 000 militaires ukrainiens ont été formés par les missions européennes Eumam et britannique Interflex. L’enjeu, explique la présidence française, est de « consolider l’armée ukrainienne dans la durée », en volume comme en capacités, tout en soutenant l’émergence d’une industrie de défense nationale.
Une équation encore incertaine
Si les Européens affichent une détermination croissante, la mise en œuvre de ces garanties reste suspendue à un arrêt des combats, encore hors de portée. D’ici là, le rapport de force financier, militaire et diplomatique entre Europe, États-Unis et Russie continuera de peser sur le destin de Kiev.
Le monde
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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