Gaza : des ONG accusent la France de « complicité » via ses livraisons d’armes à Israël

« Le gouvernement a menti sur la qualité des armes qu’il livrait en prétendant qu’il s’agissait de composants défensifs. Or, ce n’est pas de la défense », accuse un responsable associatif lors de la présentation d’un rapport explosif, ce mardi à Paris.

Un document accablant sur les exportations françaises vers Israël met Paris dans l’embarras. Sur la base de données douanières, de manifestes de vol et de rapports de navigation, plusieurs ONG et syndicats pointent la responsabilité directe de la France dans les souffrances infligées à Gaza, appelant à un embargo immédiat sur toutes les ventes d’armes à l’État hébreu.

Le rapport cite des livraisons régulières opérées par cargos civils — comme le Contship Era — mais aussi par FedEx via ASL Airlines, et même par un appareil de l’armée française. Selon les auteurs, ces transferts contredisent les déclarations officielles selon lesquelles Paris ne livrerait que des équipements dits « non létaux ».

Dans un contexte marqué par l’intensification des combats depuis le 18 mars, la pression monte sur l’exécutif français. La situation à Gaza est qualifiée de « désastre humanitaire total » par plusieurs ONG internationales, qui évoquent plus de 5 000 morts palestiniens supplémentaires depuis cette date. Le bilan global dépasse désormais les 55 000 morts depuis octobre 2023, en majorité des civils.

Malgré les injonctions de la Cour internationale de Justice, Israël maintient un blocus strict sur l’aide humanitaire. Médecins du Monde, Oxfam ou encore le Norwegian Refugee Council dénoncent un effondrement du dispositif humanitaire, qualifié de « l’un des pires échecs de notre génération ».

Dans ce climat de tensions, la France se voit sommée par ses propres élus, syndicats et citoyens d’expliquer son rôle dans un conflit où la Cour pénale internationale a déjà émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien pour crimes de guerre.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni